Le 40e jour du décès du moudjahid Adjaoud Rachid a eu lieu, le week-end écoulé, à Tibouamouchine, son village, dans la commune de Seddouk.
Plusieurs cérémonies ont été organisées par sa famille, auxquelles ont assisté Said Abadou, responsable national de l’ONM, Mustapha Ikhlef, responsable de wilaya de la même organisation, le directeur des Moudjahidine de la wilaya de Béjaïa, un représentant du wali et beaucoup d’autres personnalités. Le programme de recueillement a démarré vers 8h du matin par un rassemblement à la placette d’Agoulmim où furent entonnés des chants patriotiques. Vers 10h, un cortège s’est formé pour se diriger au cimetière populaire du village pour le dépôt de trois gerbes de fleurs. La première fut déposée sur la stèle des cinq chouhada, membres d’organisation de la cellule de Tibouamouchine qui avaient été arrêtés par l’armée française et torturés avant d’être enterrés dans une fosse commune qu’ils avaient été obligés de creuser eux-mêmes. C’est en 1993 que leurs ossements ont été exhumés pour être enterrés dans un petit monument construit à cet effet. La deuxième gerbe de fleurs fut déposée sur la stèle de tous les chouhada du village où a eu lieu la levée des couleurs sous le son de l’hymne national. La troisième fut déposée sur la tombe de Dda Rachid en présence d’un Imam qui a récité la Fatiha. C’est son cousin Adjaoud Omar qui a pris la parole pour dire que l’enterrement à cet endroit n’était pas fortuit et que c’était le défunt lui-même qui l’avait choisi : «Cet endroit où repose Dda Rachid est symbolique, c’est le carré où reposent les membres de sa famille depuis plusieurs générations. En plus, il fait face au village où repose Nait Kabache Mohand Akli, son compagnon d’armes, au musée du congrès de la Soummam où a été rédigée la déclaration de la révolution à laquelle il a participé, au mausolée de cheikh Aheddad qui est à un jet de pierre d’ici et pas loin de Beni Maouche la commune des 1 014 martyrs», a-t-il dit. La foule s’est ensuite dirigée vers Aguoulmim où Fayçal, le fils de Dda Rachid, a pris la parole pour dire son émotion face à la mobilisation de tous les citoyens et responsables, connus ou anonymes, venus de partout rendre hommage à son père. Les cérémoniaux reprirent à13h à Seddouk, avec une conférence que devait animer Said Abadou. Mais celui-ci ne put le faire à cause de la fatigue due à son grand âge et sa maladie. La conférence fut ainsi animée par le responsable de wilaya de l’ONM et le directeur des moudjahidine qui ont qualifié Dda Rachid de grand moudjahid authentique qui a servi son pays avec abnégation durant et après la révolution sans se lasser et jusqu’à son dernier souffle. Le P/APC de Seddouk rendra quant à lui un grand hommage à Dda Rachid, déclarant que la bibliothèque communale de la ville de Seddouk qui ouvrira ses portes incessamment sera baptisée de son nom pour ses qualités de grand Moudjahid, cadre de la nation et d’écrivain. La cérémonie fut clôturée par les interventions de sa fille et de sa femme qui dit tout l’amour de son défunt mari pour l’Algérie. Elle conclura en remerciant tous les présents pour avoir honoré la mémoire de son mari. Signalons par ailleurs que l’association Mouloud Maméri de Tizi-Ouzou a rendu un vibrant hommage au défunt moudjahid et que les autorités locales de la commune de Taourirth Ighil, dans la daira d’Adékar, ont baptisé une place publique du nom de Dda Rachid. Il est vrai que «Les grands hommes ne meurent jamais».
L. Beddar.