Du nouveau dans le secteur des transports. La direction de wilaya vient de rendre publiques une série de mesures pour réglementer davantage la profession de transporteur de voyageurs.
«Le transporteur public routier de personnes est tenu de déclarer son personnel à bord (chauffeurs et receveurs) à la Direction des transports de la wilaya et de le doter de badges», lit-on dans l’avis émanant de la direction des transports de Tizi-Ouzou, destiné aux opérateurs de transport public de voyageurs, placardé un peu partout aux différentes gares routières et stations de fourgons. Plusieurs propriétaires de fourgons de la gare de Boukhalfa ont d’ores et déjà exprimé leur mécontentement. «On nous oblige à porter des badges, à déclarer le chauffeur et le receveur. La déclaration du personnel est soumise au versement d’une certaine somme qu’un chauffeur de la desserte Draâ Ben Khedda-Tizi-Ouzou, par exemple, ne peut pas payer et ceux qui ont pris cette décision n’ont pas tenu compte des charges que nous subissons et les frais de toutes natures. Si la décision est maintenue, je rendrai le tablier !», nous dira un propriétaire de fourgon, qui a requis l’anonymat. Les simples chauffeurs et les receveurs, quant à eux, trouvent que la décision est logique : «Au moins, nous aurons un salaire fixe et une assurance comme les autres travailleurs du pays. Nous travaillons en noir et c’est risqué !», nous confient certains jeunes. Pour avoir de plus amples informations, nous avons approché Achar Mohamed Saïd, P-DG des trois gares : ancienne gare routière, Bouhinoune et Boukhalfa, qui nous apporte des précisions de taille et évacue toute ambiguïté : «Nous sommes en train de réglementer le transport public de voyageurs au niveau de Tizi-Ouzou, afin d’avoir plus de fluidité dans le fonctionnement des gares». Quant à la déclaration du personnel, le P-DG insiste : «L’opérateur est tenu de déclarer son personnel (chauffeur et receveur) à la direction des transports et de le doter de badges, afin de donner plus de crédibilité à la fonction de transporteurs publics et privés». Notre interlocuteur nous dira donc approuver la décision de la direction des transports : «En réglementant ces transporteurs, nous trouverons moins de difficultés au niveau des gares routières qui renferment aussi un personnel étranger car nous constatons un travail anarchique qui se fait au niveau des gares et plusieurs personnes travaillent dans l’illégalité. La décision a déjà été appliquée au niveau de la gare de Bouhinoune et les résultats commencent à se faire sentir». Et d’ajouter : «Il faut rappeler qu’en cas d’accidents c’est l’opérateur qui paiera les pots cassés. Quant à la somme à verser, ce n’est pas à notre niveau. L’opérateur doit se rapprocher de la CNAS pour connaître les droits et les devoirs des uns et des autres !». M Achar poursuivra : «Nous savons pertinemment que le travail illégal arrange beaucoup certains opérateurs. Nous allons donc veiller à instaurer une discipline et à assainir le secteur. Et les opérateurs récalcitrants se verront infliger des sanctions et ne seront plus autorités à entrer dans les gares». L’autre point que nous avons évoqué avec le responsable c’est la gare de Boukhalfa qui demeure vide. Il nous expliquera : «Aujourd’hui même (Jeudi 10 Novembre 2016), une équipe spéciale est venue d’Alger pour l’aménagement et le relevé topographique de cette gare, afin de la doter des moyens nécessaires et dignes d’une gare routière : création de nouveaux bâtiments, de nouvelles cabines et billetteries. Nous sommes en train d’apporter progressivement et sans heurts des changements à cette gare». Le P-DG nous affirmera : «Je suis prêt à acheter, dès demain, des cabines pour les billetteries. J’ai saisi le DTW pour l’éventuel transfert des bus de Bouhinoune vers Boukhalfa, car à Bouhinoune nous sommes locataires, alors qu’ici c’est notre bien. Nous avons attiré l’attention du directeur des transports de la wilaya sur la question, notamment les fourgons qui stationnent dehors tels ceux de Maâtkas, Bétrouna, Béni Zmenzar … Les lieux sont en effet inappropriés et dangereux, sans oublier l’environnement qui en prend un coup. Il est plus qu’urgent de les transférer à la gare de Boukhalfa. «Quant aux bus, nous procéderons par étape, Alger, Boumerdès en premier temps, et nous sommes prêts à les accueillir dès demain pour peu que la direction des transports et les services collaborent avec nous afin que le transfert se fasse dans de bonnes conditions !», conclura notre interlocuteur.
M. A. T.

