Le poulet, prisé par les consommateurs algériens, se fait très cher, ces derniers jours. En l’espace de quelques jours, son prix a augmenté de 10%, pour atteindre les 380 DA/ le kilogramme.
En parallèle, le prix des œufs a, lui aussi, flambé. Aujourd’hui, le plateau de 30 unités est vendu à 370 DA. En effet, l’œuf, qui valait 11 à 12 DA/ l’unité, est passé à 15 DA. Une simple virée aux différents marchés de la capitale nous renseigne sur cette flambée des prix. La même tendance à la hausse a touché également les légumes secs, notamment les lentilles qui passent de 160 à 200 DA/le kg et les pois-chiches de 340 à 360 DA. Chacun donne son argument et les consommateurs sont confrontés, encore une fois, à une nouvelle augmentation. Les commerçants affirment, de leur côté, que cette augmentation est due à «une production insuffisante». Pour sa part, le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), M. Hadj Tahar Boulenouar, a attribué cette augmentation des prix au manque de l’offre, qui est, selon lui, «inférieure à la demande». S’agissant de l’œuf, «les raisons principales sont à rechercher du côté de la hausse de la demande, surtout durant cette période qui s’accompagne de la reprise des activités de restaurants universitaires et cantines scolaires», a expliqué le président de l’ANCA. Pour ce qui est du poulet, M. Boulenouar a expliqué cette augmentation par plusieurs facteurs. Il s’agit, en premier lieu, «de l’insuffisance de la production nationale de viandes blanches», fera-t-il savoir. Selon lui, la production actuelle, qui est estimée à 350 000 tonnes par an, ne couvre pas la demande estimée à 400 000 tonnes par an. La même source a également cité d’autres facteurs qui sont derrière cette hausse. Selon lui, 60% des éleveurs du poulet utilisent un matériel traditionnel (élevage dans les poulaillers, gaz butane). Notre interlocuteur n’a pas manqué d’évoquer d’autres raisons qui ont également contribué à cette hausse des prix, dont le manque de marché de proximité. Le manque de chambres froides pour stabiliser l’approvisionnement des marchés pénalise également les éleveurs. M. Boulenouar évoque aussi l’insuffisance des grands abattoirs qui permettent une transformation régulière et un écoulement plus facile du produit. Par ailleurs, le même responsable a relevé un autre point : le changement climatique. «Les éleveurs redoutent les grandes chaleurs et réduisent donc leur production avant et pendant l’été à cause des épidémies», a expliqué M. Boulenouar, avant d’ajouter que « ces derniers craignent aussi la période hivernale, où la baisse des températures met en péril les poussins, en plus de l’augmentation du coût du transport », précise-t-il. M. Boulenouar n’exclut pas une autre augmentation du prix du poulet dans les prochains jours, en raison, a-t-il dit, de la fête du Mawlid Ennabaoui qui est à nos portes. Les prix de la viande blanche et ceux des œufs vont, selon Tahar Boulenouar, se stabiliser après cette fête religieuse.
L. O. Challal