La paralysie était au rendez-vous

Partager

Au quatre coins de la wilaya la paralysie était quasi totale dans le secteur de l’éducation. Du primaire au lycée, les élèves regroupés devant les portails de leurs établissements étaient là, non pas avec l’idée de rejoindre les salles de cours mais beaucoup plus pour confirmer ce qui était déjà connu depuis plusieurs jours. En effet, la grève des enseignants est devenue le secret de polichinelle pour le commun des Algériens et de nos jours, même les bambins connaissent le salaire de minable leurs enseignants et les conditions peu envieuses dans lesquelles ils vivotent.Les représentants des différents syndicats initiateurs de la grève des trois jours se sont regroupés à la première heure de la journée d’hier pour suivre de déroulement de l’action et l’évolution du mouvement de protestation à travers la wilaya. Selon M. Addar, premier responsable de l’UNPEF à l’échelle locale, que nous avons contacté aux environs de 10h, le taux de suivi du débrayage dépasserait les 95% pour le primaire et le moyen.Autrement dit bien, plus que celle des deux jours observé en janvier dernier, la grève déclenchée hier a réussi à mobiliser d’autres écoles et collèges notamment “dans la région de Sour El Ghozlane où l’impact de l’administration et les menaces proférés à l’encontre des enseignants sont énormes”, dira le responsable de l’UNPEF, lors du point de presse tenu hier vers 11h30 par les représentants de l’intersyndicale. Parlant du secondaire, H. Yacine membre du bureau national du CNAPEST, affirmait de son côté que la grève avait touché les 31 établissements de la wilaya en avançant un taux de suivi allant au-delà des 97%. Ce même responsable souligne en s’exprimant sur les taux de suivi arrêtés par la direction de l’éducation qui fait selon lui dans la contradiction la plus invraisemblable sinon “comment expliquer qu’à l’issue de la grève précédente cette administration avait déclaré un taux avoisinant les 20% alors que par la suite presque l’ensemble des enseignants ont fait l’objets de retenus sur salaire des deux journées de grève”. Sur ce cas précis, notre interlocuteur lancera un défi aux responsables de l’éducation à l’échelle locale et nationale de faire montre de transparence en donnant les chiffres exacts des enseignants victimes de ponctions le mois passé à cause de la grève. A signaler enfin que les représentants des syndicats se sont indignés des pratiques pour le moins scandaleuses qu’auraient utilisées les responsables de l’académie pour faire entrave à la grève. Pour ce faire, “l’académie avait tenu plusieurs réunions avec les chefs d’établissements en vue de débattre des moyens et des méthodes à mettre en œuvre pour faire échouer la grève”, devaient affirmer les animateurs du point de presse qui précisent néanmoins que toutes les tentatives engagées et les méthodes dissuasives employées par l’administration et ses alliés dans le but d’influer sur le déroulement de la grève n’ont trouvé aucun écho auprès des travailleurs de l’éducation.

Anis S.

Partager