L’absence de réseau d’assainissement et autres commodités pénalise énormément des villageois qui ne cessent de crier leur désarroi quant à la dégradation de leur cadre de vie. En effet, plusieurs habitants de la commune de Chemini déplorent l’état de déliquescence générale que connaît leur village. Une situation qui s’apparente à un mauvais sort, à telle enseigne que la population locale semble avoir raté le train du développement. Une ribambelle d’ilots, constituée principalement de nouvelles habitations, est dépourvue de réseau d’assainissement, d’AEP, d’éclairage public… Fosses septiques et conduites d’eaux usées non conformes aux normes, eaux et odeurs nauséabondes font partie du décor de ces nouveaux quartiers, à l’image du quartier d’Ighil N’Tghaten du village Boumelal. Des dizaines d’habitations sont contraintes de recourir aux fosses septiques, et ce, depuis des décennies. À ce problème d’assainissement qui fait défaut, s’ajoutent d’autres problèmes à l’instar de l’état de la chaussée, l’insalubrité et le manque d’éclairage public. Ainsi, les programmes inscrits au titre du précédent quinquennat et du plan communal de développement (PCD), destiné à doter certains quartiers périphériques de certains villages d’un réseau d’évacuation des eaux usées, n’ont pas touché le quartier en question au même titre que de nombreux quartiers, et ce, au grand dam des riverains exposés aux risques de maladies à transmission hydrique depuis des années. Longtemps marginalisés, ces villageois, évoluant dans un environnement des plus hostiles, peinent à sortir de la précarité. Ainsi, ils interpellent les autorités locales afin de prendre en charge leurs revendications qui, selon eux, sont légitimes, voire urgentes. «Nous avons été contraints de recourir aux fosses septiques qui constituent une menace sérieuse, et pour la santé des habitants, et pour la stabilité du sol. Après plusieurs réclamations auprès des services concernés, notamment auprès des premiers responsables de la daïra et de la commune, nos doléances sont restées lettre morte», nous lance un habitant dépité dudit quartier. Le constat est amer. Des oliveraies à perte de vue sont menacées par le déversement des eaux usées, faute d’un réseau adéquat. C’est pestilentiel et ça donne une très mauvaise image à ce passage. Les propriétaires d’oliveraies, situées en contrebas dudit quartier, dénoncent eux aussi le danger imminent qui menace leurs parcelles de terrain, notamment les oliviers séculaires. En cette période de la cueillette des olives, les paysans sont continuellement «agressés» par les mauvaises odeurs et le spectacle affligeant qu’offre le lieu. Une situation difficile à supporter pour les habitants qui viennent de réitérer, pour la énième fois, leur «SOS» pour le raccordement de leur foyer au réseau d’assainissement. Les autorités locales et celles de la wilaya sont destinataires d’une correspondance, dont nous détenons une copie.
Bachir Djaider
