Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé (FOREM) Pr. Mustapha Khiati, a appelé, hier à Alger, les autorités concernées à prendre des décisions courageuses afin de lutter d’une manière efficace contre la violence contre les enfants. «Nous sommes confrontés à une violence qui ne connaît pas de limites. Nous sommes arrivés à des aspects de violence extrême, notamment les agressions sexuelles et le kidnapping d’enfants», a martelé Pr. Khiati lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Ce dernier a avancé plusieurs raisons qui sont à l’origine de l’amplification de ce phénomène qui gangrène davantage la société algérienne, notamment ces dernières années. Il s’agit, selon Pr. Khiati, du cumul psychologique de plusieurs années de stress durant la décennie noire et de l’inadaptation de certaines personnes à la vie moderne, amenant à un repli sur soi et au «hiatus» qui s’est créé entre générations et «qui ne fait que se creuser chaque jour davantage», a-t-il expliqué. Pis encore, le président de la Forem a mis en cause également l’école «qui n’assure plus son rôle d’éducation et de culture», a-t-il regretté. Il a rappelé, dans ce sillage, que 500 000 élèves sont victimes, chaque année, de déperdition scolaire, dont une bonne partie se retrouve à la rue sans aucune perspective. Face à cet état de fait, le même responsable a mis en exergue la nécessité d’organiser des assises afin de trouver des solutions adéquates à ce phénomène. «On doit prendre des décisions courageuses», a-t-il plaidé. Le Pr. Khiati a mis l’accent également sur le rôle important de la société civile dans la prise en charge des enfants en difficulté, pouvant potentiellement verser dans la délinquance. L’invité de la radio n’a pas manqué de souligner que son organisation a mené plusieurs études sur la violence contre les enfants, «mais malheureusement, elles sont restées sans suivi», a-t-il dit.
Samira Saïdj