La retraite anticipée entre l’exception et la règle

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S. Ait Hamouda

La retraite anticipée fait les choux gras de la presse et de l’opinion chez nous. Les enseignants et les autres corps de fonctionnaires demandent à partir à la retraite, qui sans avoir cotisé suffisamment, qui sans avoir atteint l’âge, mais veulent partir quand même malgré tout. Que l’Algérie n’est pas en mesure de les payer, ou les caisses de retraites ne sont pas suffisamment nanties en deniers par rareté de cotisants, ils s’en foutent, «je veux partir et le plus vite serait le mieux», et tant pis pour le pays. Qu’il soit en mesure ou pas, ils s’en foutent, ils s’en contre foutent, ils s’en tapent, ils n’ont rien à cirer, pourvu qu’ils perçoivent leur retraite. Mais ce qui surprend le plus, c’est que ce sont des syndicats de l’intersyndicale qui prennent la tête des contestataires, prenant la décision de retraite anticipée pour argent comptant et ils y tiennent mordicus et ne veulent plus lâcher quoi qu’il advienne. “Certains tentent depuis quelques temps de politiser ce dossier, mais qu’ils sachent que nous n’allons pas revenir sur notre décision de réformer le système des retraites”, a asséné le Premier ministre lors de sa visite à Saida. Expliquant sa décision par le plus incontestables des arguments : “Si nous avons décidé de réformer le système des retraites, c’est parce que celui mis en place depuis 1997 n’est plus adapté au contexte actuel. Et par cette réforme, nous ne voulons ni plus ni moins que reprendre le système d’avant 1997, et ce, dans le souci d’assurer l’équilibre de la Caisse nationale des retraites. Dans cet ancien système que nous allons reprendre, le ratio des cotisations était de loin meilleur ; il y avait au moins 7 employés qui cotisaient pour une seule pension versée, avec l’actuel système, cette pension est assurée par à peine 3 cotisants. Donc, notre choix est juste”. Le système de retraite ne peut être fiable tant que les cotisants sont moins nombreux que ceux qui font prévaloir leurs droits aux vacances définitives. Qu’à cela ne tienne, la retraite anticipée ne s’entend que dans un pays où l’opulence et les caisses de l’Etat sont suffisamment pleines. Autrement, c’est la banqueroute, à Dieu ne plaise, qui attend notre pays. Mais nous sommes sûrs que personne ne le souhaite.

S. A. H.

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