Le tabac grille !

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À la moindre rumeur qui colporte une augmentation du prix des cigarettes, les buralistes et autres vendeurs à la sauvette vont vite en besogne pour revoir à la hausse leurs prix.

L’avant-projet de loi de finances 2017 comportant une série de taxes qui vont frapper des produits de large consommation, y compris le tabac, a vite fait de provoquer la revalorisation des prix de la cigarette avant l’heure, et ce, au nez et à la barbe des agents de la répression des fraudes. Ainsi, les buralistes et autres ont déjà pris l’aisance de revendre le paquet de cigarettes à des prix qui donnent le tournis. La liste des marques de cigarettes, aussi variées que nocives, connaît une surchauffe de ses prix au grand dam des adeptes de la nicotine. À Sidi-Aich, dans plusieurs bureaux de tabac, le paquet de Marlboro dit «rouge» est passé de 220 DA à 250 DA alors que les Marlboro «light» dites «blanches» sont passées à 270 DA. Des marques de cigarettes comme L&M ont vu aussi leur prix passer à 200 dinars, Rym à 170 dinars…Cette hausse s’est faite tacitement suite à l’annonce prochaine d’une nouvelle taxation sur le tabac que la loi de finances 2017 a prévue dans son projet. Première retombée de cette nouvelle hausse du tabac : ces derniers jours, des hordes de fumeurs se rabattent sur les paquets de cigarettes les moins chères à l’image de Rothmans, vendu à 130 dinars. Toutefois, cette hausse de la demande de ladite marque de cigarette a engendré un tant soit peu une pénurie de ce produit. Sans lire dans le marc de café, on peut d’ores et déjà affirmer que les «accros» à la clope seront obligés de faire du mégotage à dessein de préserver et leur santé et leur portefeuille. En effet, cette majoration des prix déjà enregistrée avant l’heure sur les produits tabagiques n’est que la partie émergée de l’iceberg, car une série de taxations est prévue pour le mois de janvier de l’année prochaine. Pour les Algériens, de telles hausses sont synonymes d’une descente aux enfers, d’autant plus que la crise économique que traverse le pays n’a pas encore délivré tous ses secrets. Par ailleurs, les propriétaires de bureaux de tabac et kiosques que nous avons interrogés sur les raisons de cette augmentation «avant l’heure» nient toute décision arbitraire d’une telle augmentation, car, selon leurs dires, souvent les «revendeurs» ou les «spéculateurs», sans pour autant les désigner, sont derrière cette flambée des prix. Pour autant, en Algérie, la consommation du tabac a triplé au cours de ces dernières années, pour atteindre en 2013, les 27 milliards de cigarettes consommées par an. Nonobstant les multiples augmentations des prix de la cigarette, les fumeurs tentent vaille que vaille de garder «intacte» leur addiction à la cigarette, quitte à grever son budget. Nombreux sont les fumeurs qui ignorent, ou qui ne veulent rien savoir, combien coûtent leurs dépenses en tabac. En fait, le déni est une attitude courante chez les fumeurs qui préférent ne pas savoir aide à supporter l’invraisemblable. Il est toujours surprenant de voir la réaction des fumeurs dès qu’on parle argent, car ce qui compte pour eux est d’assouvir leurs besoins en nicotine.

Bachir Djaider

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