La grève se poursuit !

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L’intersyndicale de la fonction publique campe sur sa position, en observant, pour la deuxième journée consécutive, sa grève cyclique de trois jours.

Au deuxième jour de ce débrayage, la mobilisation des 13 syndicats des différents secteurs de la fonction publique n’a pas faibli. Cet énième mouvement de protestation se poursuit et se durcit «malgré les tentatives d’intimidation et de pression exercées» sur les grévistes, se plaignent ces derniers. «Les menaces et les pressions exercées à l’encontre des travailleurs grévistes ne font que renforcer la détermination des travailleurs des différents secteurs à poursuivre leur mouvement de grève afin d’arracher leur droits, et de préserver leurs acquis», a signifié le président du conseil des lycées d’Alger (CLA). L’intersyndicale de la fonction publique a enregistré, hier, au second jour, une plus forte mobilisation par rapport au premier jour du débrayage. «Les travailleurs des différents secteurs de la fonction publique ont été nombreux, hier, à adhérer à ce mouvement de grève qui a été très bien suivi», a-t-il expliqué. Le mot d’ordre de grève a été suivi différemment d’un secteur à un autre. La grève a été suivie au niveau du secteur de l’administration par les fonctionnaires des communes à un taux de 64%, dans le secteur de l’enseignement supérieur à 22% et dans celui de l’éducation nationale, tous corps confondus, à hauteur de 64,80%, soit une petite progression par rapport au premier jour où il a été enregistré un taux de 62,73%. Dans le secteur de la santé également, le taux de suivi de la grève est le même que celui enregistré au premier jour, soit 60,43%. Le taux de suivi du mouvement de grève observé par les fonctionnaires de la formation professionnelle a atteint 55%, soit le même taux que le premier jour. L’intersyndicale de la fonction publique prévoit l’organisation, aujourd’hui, de quatre rassemblements régionaux au niveau des wilayas de Boumerdès, Laghouat, Sétif et Oran. Les syndicats de la fonction publique prévoient aussi un rassemblement national, le 27 novembre prochain, devant l’assemblée populaire nationale (APN). Les 13 syndicats de la fonction publique restent attachés à leurs plates-formes de revendications et ne comptent en aucun cas renoncer à leur action jusqu’à ce qu’il y ait une réponse favorable à leurs doléances. Ces organisations syndicales exigent, faut-il le souligner, l’annulation de la réforme du système de retraite, la participation des partenaires sociaux à la préparation de la nouvelle loi de travail. Les syndicats autonomes exigent également la révision de la grille des salaires et l’amélioration du pouvoir d’achat de tous les travailleurs.

L’appel du ministère à «ne pas compromettre l’avenir des élèves en classes d’examens»

Pour sa part, Mohamed Chaib Draa, conseiller au ministère de l’Education nationale, a déploré le fait que les syndicats autonomes exerçant dans le secteur de l’Education ont opté pour la grève alors qu’ils pouvaient, a-t-il dit, «exprimer leur rejet de la reforme du système de la retraite par d’autres manières». «Nous ne pouvons pas atteindre l’objectif d’une école de qualité tandis que le secteur connait des perturbations répétitives», a lancé le conseiller au ministère de l’Education lors de son passage sur la chaîne A3 de la télévision algérienne. M. Chaib a, dans ce sens, appelé les syndicats à ne pas compromettre l’avenir des élèves en classes d’examens. «Le secteur de l’éducation connait ces dix dernières années des perturbations cycliques programmées», a-t-il déploré. Le ministère de tutelle avait tenu plusieurs rencontres avec les syndicats des secteurs pour justement éviter les perturbations, en réalisant la charte d’éthique et de stabilité, mais cette année, regrette-il, «le secteur connait plusieurs problèmes». «Nous avons organisé plusieurs rencontres autour de la réforme du système de la retraite qui est un problème national, pour convaincre les syndicats à renoncer à leur grève, mais en vain», a ajouté la même source. Une autre rencontre, poursuit la même source, a été tenue, mercredi et jeudi derniers, dans le but de convaincre les syndicats à ne pas prendre les élèves en classe d’examen en otage, mais ces derniers ont opté pour la grève.

L O Challal

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