Le développement local piétine !

Partager

L’année 2017 ne s’annonce pas sous de bons auspices pour la commune d’Ath Mansour, située à 46 kms à l’est de Bouira, car elle fait partie des localités les plus déshéritées qui comptent beaucoup sur les subventions de l’Etat pour leur développement. Les dernières orientations du gouvernement qui consistent, entre autres, à laisser le soin aux collectivités locales de chercher par elles-mêmes les sources de financement autres qu’étatiques à travers l’investissement local, à cause de l’austérité qui s’annonce, met les autorités communales et la population dans une situation inconfortable, car la municipalité, en dépit des richesses minières qu’elle recèle (pierre bleue, agrégats,…) et ses potentialités agricoles immenses, serait incapable d’assurer, du moins dans l’immédiat, son autofinancement. Le développement local marque le pas depuis des lustres dans cette commune où les insuffisances dans tous les volets sont recensées. La commune n’arrive toujours pas à satisfaire ses habitants en matière d’eau potable. Cette dernière demeure l’un des grands problèmes auquel est confrontée la localité, dont la population est estimée à 15 000 habitants. En effet, le projet de l’alimentation de cette municipalité, à partir des eaux du barrage de Tilesdit, traîne toujours en longueur, laissant les ménages dans le désarroi. Les foyers ne reçoivent que rarement l’eau dans les robinets, surtout dans certains quartiers du chef-lieu et du village de Rodha, où le réseau de l’AEP peine à être installé. Concernant l’investissement qui pourrait créer de la richesse et des postes d’emploi pour les jeunes de la commune, ce volet est loin de répondre pour le moment aux aspirations, car il n’y a en, tout et pour tout, que cinq investisseurs qui ont réalisé autant d’usines spécialisées dans la fabrication des matériaux de construction, de l’enrobée et de l’agroalimentaire. Même si ces unités ont participé à l’absorption du chômage, il n’en demeure pas moins que ce fléau est loin d’être « éradiqué » dans cette contrée à vocation agropastorale. L’extension urbaine, les réclamations incessantes en matière d’aménagement urbain, la demande sur l’habitat et la croissance démographique sont, entre autres, des volets qui demandent d’énormes budgets, alors que la municipalité s’apprête à subir les contrecoups du plan d’austérité « dicté » par la chute des recettes pétrolières du pays. Sale temps pour les collectivités locales.

Y Samir

Partager