La défaillance des élus locaux

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Le wali de Tizi-Ouzou, Mohamed Bouderbali, était hier dans la région de Draâ El-Mizan, cette contrée des colonels. Accompagné d’une forte délégation composée d’élus, à leur tête le P/APW, M. Klalèche, et de représentants de l’administration de wilaya, il a eu par moments à découvrir des situations pas du tout réjouissantes.

Cette visite de travail et d’inspection l’a conduit aux quatre communes de la circonscription. A Aït Yahia Moussa, la visite n’a duré qu’une dizaine de minutes. L’on pourrait penser que c’est parce que tout va au mieux, mais la réalité est toute autre. Il n’y a aucun chantier en cours ni aucune structure à inaugurer. La seule et unique escale fut le stade communal qui a été remis à niveau avec la pose de gazon synthétique, la réalisation du mur d’enceinte et l’installation de l’éclairage. Cette opération a été inscrite, pour rappel, en février 2014 pour une autorisation de programme de 303 000 000 DA. Lors de la présentation de la fiche technique, le maire, Saïd Boughedda, a saisi l’opportunité pour demander au wali des subventions afin de réaliser des gradins et une salle de sport. Lors de la présentation des situations relatives à l’assainissement et à l’AEP, l’édile communal réclamera également : «Au chef-lieu, nous n’avons pas de réseau d’assainissement, il nous faut 2,7 kilomètres de réseau. Il nous faut aussi un forage et un réservoir de 300m3 pour mettre fin à la pénurie d’eau potable». L’ensemble de ces projets coûtera 4 milliards de centimes. Le maire insistera aussi sur le revêtement d’un tronçon de la RN25 et demandera une autre enveloppe financière pour assurer le ramassage scolaire. Le wali répondra : «La priorité sera donnée au plus urgent». Il faut souligner par ailleurs que le gaz de ville n’est pas disponible à Aït Yahia Moussa. C’est comprendre que depuis l’indépendance rien n’a été fait au pays de Krim Belkacem. Est-ce la faute de l’Etat ou de l’ensemble des élus qui se sont succédé à l’APC depuis l’indépendance du pays ? De toutes les manières, la responsabilité des élus est sûrement engagée. Depuis le temps, personne n’aura pensé que l’assainissement pouvait passer pour une priorité ! Il s’agit tout de même du chef lieu d’une municipalité.

Aïn Zaouïa, une commune sans polyclinique

à Aïn Zaouia, une autre commune de la daïra de Draâ El-Mizan, l’entame s’est faite au niveau du stade communal qui demeure non gazonné à ce jour. Le maire, Hadadi Merzouk, insistera pour l’inscription de son gazonnement et de sa réhabilitation. Bouderbali à l’écoute dira : «Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd». L’unité de soins, exigüe et ne pouvant répondre aux besoins de la population, a été l’autre point discuté. «Nous demandons son extension et sa dotation en moyens humains et matériels pour qu’elle puisse prodiguer des soins efficients en attendant l’inscription d’une polyclinique en bonne et due forme», dira le maire. La relance des travaux de l’aménagement urbain et de l’éclairage public a aussi été sollicitée par l’édile. Au niveau du projet de création de la zone d’activité, le wali exigera «la régularisation des situations relatives aux lots attribués mais non encore exploités». Il mettra en avant l’urgence de «trouver de vrais investisseurs porteurs de projets et créateurs de richesses et d’emplois». Concernant les 120 logements OPGI entrant dans le programme 2005/2009, le constat ne fut pas encourageant, puisque le taux d’avancement physique n’est que de 65%. Au niveau des 40 logements LSL, du même programme, le taux est de 90%. Le retard est criant !

A Frikat, le wali pique une colère.«ça fait mal de voir des logements à l’abandon»

A frikat, c’est le lycée 800/200 R qui a retenu l’attention. Sa livraison est prévue pour le 16 décembre prochain. Cet établissement a coûté la bagatelle de 496 680 239,54 DA. Toutefois, son raccordement au gaz et à l’électricité n’a toujours pas été fait. Quant aux VRD, ils nécessitent une réévaluation. Autant dire que la date de livraison risque fort de ne pas être respectée. Au niveau des 100 logements du programme 2005/2009, le wali a piqué une colère : «ça fait mal de voir des logements à l’abandon. Il faut vite faire des efforts pour finaliser et livrer ces logements qui n’ont que trop tardé». A signaler que le taux physique d’avancement des travaux n’est que de 55%. Dans la commune de Draâ El-Mizan, le projet des logements RHP, remontant toujours au programme 2005/2009, souffre lui aussi de beaucoup de retard. Le premier lot de 36 logements n’est qu’à 30%. Le deuxième de 32 unités est à 80% et le troisième est à 95 %. Les VRD n’ont atteint que le taux de 40%. Pour les 160 logements, ceux-ci ont bien été achevés depuis deux ans, mais ils ne sont toujours pas occupés. La cause en est que le réseau d’assainissement n’a pas été réalisé. Le maire essaiera de peindre un tableau tout en blanc, mais un citoyen présent sur place réagira et dira au wali : «Depuis deux ans, rien n’a été fait. Et il n’y a ni opposition ni quoi que ce soit d’autre». Il s’avérera que le réseau d’assainissement, long de 3,7 kilomètres et qui coûtera 18 millions de dinars, est en attente de financement. «Ce réseau est une priorité, il faut y aller. On ne peut pas abandonner 160 logements», dira le wali. Le P/APW, Mohamed Klalèche, s’engagera immédiatement à prendre en charge les frais de l’étude qui s’élèvent à 80 millions de centimes. Le maire de Draâ El-Mizan abordera l’inscription d’un centre sportif de proximité. Mais Bouderbali lui signifia sèchement : «Réglons d’abord ce problème avant de parler d’autre chose». La salle de sport et le projet de piscine sont toujours en cours de réalisation. Leur achèvement interviendra en mars 2017, nous dit-on. La bibliothèque communale est achevée mais non encore opérationnelle. Au niveau de la zone d’activité qui totalise 35 lots, 12 sont affectés et exploités, 14 sont disponibles, 3 affectés non exploités, 2 réservé à la SOGI et 4 non cessibles. «Il faut l’assainissement juridique des 14 lots disponibles pour les attribuer aux vrais investisseurs», recommandera le wali. La dernière escale fut celle des 1 000 logements LPL et 1 000 logements AADL. La distribution des 1000 unités LPL commencera à partir de décembre prochain pour être clôturée en septembre 2017. Pour celles de l’AADL, les travaux sont toujours encours.

Une nouvelle zone d’activités pour Draâ El-Mizan

Lors d’un point de presse, le wali reconnaîtra : «Draâ El-Mizan a eu la part du lion en termes de logements. Tous les programmes sont lancés. C’est une satisfaction. Par contre, l’ancien programme de 2005/2009 accuse un énorme retard. Il y a urgence à mener ces chantiers à bon port. Nous allons d’ailleurs organiser des rencontres avec tous les secteurs pour mettre chacun devant ses responsabilités. Concernant les zones d’activités, il faut encourager les investisseurs privés, nous n’avons plus le choix car ce sont eux les créateurs de la richesse et d’emplois. Je tiens aussi à annoncer qu’une nouvelle zone d’activité de 21 hectares est inscrite pour Draâ El-Mizan. En ce qui concerne les oppositions, j’en appelle à la sagesse. Il faut éviter ces comportements qui freinent le développement de la wilaya en général».

Hocine T

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