L’enseignement inclusif pour l’intégration sociale en Algérie est le thème du séminaire national organisé, depuis hier et pour une durée de deux journées, par l’université de Béjaïa, à l’auditorium du campus d’Aboudaou.
Cette rencontre a été initiée, sous le parrainage du wali, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des handicapés, une frange de la société souvent exclue. Pour Mustapha Brahmi, président de l’association DEFI d’Aokas, qui fera, d’ailleurs, une communication aujourd’hui, «contrairement aux causes avancées par l’UNESCO, à savoir la pauvreté et la marginalisation, la pire des exclusions est celle qui frappe les enfants avec handicaps». Pour lui, en sa qualité d’actif sur le terrain, la multiplicité des contraintes font que même les associations de bénévoles n’arrivent plus à concrétiser leur objectif, à savoir l’insertion des handicapés. Hier, en ouverture, Serge Thomazet, de l’université de Clermont-Ferrand (France), était du même avis alors qu’il développait le thème «L’école inclusive, des mots aux actes». Fort de son expérience, notamment en sa qualité de responsable et créateur d’un master scolarisation et besoins éducatifs particuliers, l’orateur dira que «la société ne doit pas être un club dont les membres pourraient accaparer l’héritage et refuser quoi que ce soit à qui que ce soit». «L’école inclusive est un projet sociétal», soulignera-t-il. Lors de son développement, Serge Thomazet citera l’école ordinaire où il existe une différence radicale entre le normal et la paranormal dans le cadre de l’intégration scolaire. L’école inclusive est venue pour renverser la pyramide pour que tous les élèves soient accueillis, à l’école, au même titre, afin que celle-ci réponde aux attentes de l’ensemble des apprenants. En conclusion, il parlera des changements de logiques qui se transforment en dilemmes de métiers au sens philosophique du terme. Pour l’orateur, il doit falloir trouver des solutions en combinant les deux logiques. Auparavant, il avait fait le parallèle de la logique de protection à celle de la participation, celle de compensation à celle d’accessibilité et celle de l’égalité à celle d’équité. En tout, une quinzaine de conférenciers ont développé des thèmes se rapportant aux thématiques de l’enseignement inclusif avec les dimensions théoriques et les expériences pratiques, les expériences des CASAM des universités algériennes et, enfin, le regard critique sur l’enseignement inclusif en pratique. Deux ateliers permettront, durant la journée d’aujourd’hui, au mouvement associatif d’intervenir dans le cadre de pratiques intégratives et inclusives par les associations en termes de réalisations, innovations et obstacles. Alors que le wali avait avancé, lors de son allocution d’ouverture, le chiffre de deux millions de personnes touchées par un handicap quelconque en Algérie, le directeur de l’action sociale fera savoir que «la wilaya de Béjaïa compte 21 500 handicapés, dont 6 900 sont assurés et perçoivent une indemnité de 4 000 dinars par mois et 4 000 autres sont assurés et payés dans le cadre du dispositif AFS, soit une indemnité de 3 000 dinars par mois». Pour le compte de l’université, Aida Benhamida, vice-recteur chargée des relations extérieures et présidente du comité d’organisation, fera savoir que «les recensements ont donné 25 étudiants en situation d’handicap en 2011, chiffre qui est passé à 65 en 2016». Il insistera sur le fait que son université vise un accompagnement et un soutien pour les étudiants aux besoins spécifiques.
A Gana

