La drogue et la violence en débat

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A l’initiative de l’APW Bouira et en collaboration avec la DAS, une journée d’information sur les moyens de lutte contre les phénomènes de la violence et de la drogue dans les milieux scolaire et universitaire a été organisée, hier, à la maison de la culture «Ali Zamoum» de la wilaya. La rencontre, qui a été rehaussée par la présence Mohammed Tahar Dilmi, coordinateur de la commission sectorielle de la prévention des fléaux sociaux à l’APW d’Alger, a vu la participation des représentants de l’office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, la gendarmerie nationale, la police, la DSP, la direction de l’éducation, l’université, la DAS et les affaires religieuses. A cette occasion, des communications, traitant des thématiques de la drogue et de la violence, ont été assurées par les représentants des différents services. Dans son exposé, et au sujet de la drogue, M. Dilmi a clairement parlé d’une stratégie politique «menée contre l’Algérie et visant à nuire à sa jeunesse à travers l’inondation du pays par d’importantes quantités de drogue». Pour lui, le Maroc en est le principal responsable. Sur les raisons ayant contribué à l’accentuation du phénomène, l’orateur évoquera en premier lieu une démission des parents et de la société. Il mettra aussi en avant le manque de communication et l’absence de suivi. M. Dilmi a proposé quelques pistes à exploiter à même de contribuer à résorber le phénomène, en privilégiant un travail de prévention continuel qui s’inscrira dans la durée et non de circonstance. Il a aussi plaidé pour asseoir «une vraie culture de sécurité privilégiant les aspects de l’écoute, l’alerte et de la réaction» en appelant à bannir «la culture de la méfiance vis à vis des services de sécurité». Pour M. Dilmi, la lutte contre la drogue doit être menée aussi bien par les services de sécurité que par la société civile. De son coté, le représentant de l’office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, M. Fakhreddine, a déclaré que les statistiques établies par l’ONU sur la drogue font état d’un budget de 50 milliards de dollars consacré par les états à la lutte contre le phénomène. Selon lui, les revenus annuels de la drogue se chiffrent à 800 milliards de dollars, dépassant de loin la rentre pétrolière.

Drogue saisie, ces chiffres qui effrayent !

Abordant le phénomène dans notre pays, le représentant de l’office a expliqué que l’étendue du territoire algérien rend la tâche de la lutte contre la drogue difficile. Selon lui, le travail des services de sécurité n’est pas de tout repos, car le Maroc, un pays voisin de l’Algérie, est le plus gros producteur de cannabis au monde. A lui seul, ce pays voisin représente 60% de la production mondiale du cannabis. Pour sa part, le représentant de la gendarmerie nationale a communiqué des chiffres effarants sur les quantités de drogue saisies par les services de la GN et de l’armée. En 2012, ces quantités s’élevaient à près de 157 tonnes, et en 2013, les quantités saisies étaient de 211 tonnes de cannabis. Dans le cas de la wilaya de Bouira, l’officier de la gendarmerie nationale a déclaré que ses services ont eu à traiter 49 affaires liées à la drogue, durant les 11 premiers mois de 2016. Ces affaires se sont soldées par l’arrestation de 75 individus. L’officier évoquera aussi la saisie, il y a de cela 15 jours, de 198 comprimés de psychotropes destinés aux lycées de la ville de Bouira. De son coté, le représentant de la police a fait part du traitement de 136 affaires liées au trafic de stupéfiants, de l’arrestation de 97 individus et d’une saisie de 5.6 kg de kif traités en 2016. Les autres intervenants, qui ont eu à prendre la parole, étaient tous unanimes à dire que le phénomène de la drogue en Algérie a pris les allures d’un véritable fléau social qui touche de plein fouet la jeunesse algérienne. D’aucuns ont suggéré la coordination et l’implication de tous afin de limiter la casse.

Djamel M.

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