Le FFS tente d’étouffer la crise

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Une semaine après l’annonce de sa participation aux élections de 2017, faite lors de son conseil national ordinaire qui s’est tenu pour rappel sous haute tension suite à l’épisode Halet, le FFS a tenu son Conseil national extraordinaire, avant-hier. Si les responsables du parti l’ont annoncé comme une occasion pour «tracer une feuille de route et préparer les prochaines échéances électorales», les observateurs, eux, ont parlé d’un conseil «d’épuration». Lors dudit conseil, le parti a pris plusieurs résolutions, notamment «la mise en place d’une commission de préparation des activités commémoratives du 1er anniversaire du décès de notre Président Hocine Aït Ahmed qui auront lieu le 23 décembre prochain», «Recueillement sur la tombe de feu Hocine Aït-Ahmed» et l’organisation d’un «Meeting commémoratif à la salle Atlas (Alger), le 24 décembre», indique-t-on dans un communiqué rendu public. Par ailleurs, le FFS a procédé à un remaniement de son secrétariat national, qui s’est vu réduire de 42 à 17 membres. «C’est une liquidation et non un remaniement ordinaire», dira un ex-membre du conseil national du FFS, à qui le parti reproche, selon lui, «un rapprochement avec les ennemies du parti». Cet ex-membre du conseil dira avoir été victime de sa «loyauté au parti, à ses principes et à sa ligne politique», et de son «non-alignement avec certaines personnes». Toujours selon la même source, «des membres de l’instance présidentielle sont en train de transgresser toutes les règles du fonctionnement démocratique au sein du parti». Il ajoutera : «J’ai dénoncé cela lors du dernier conseil et le résultat fut qu’on m’a évincé». «On a perdu une bataille mais pas la guerre, on va récupérer le parti d’entre les mains de ces gens», dira encore cet ex-membre du conseil. Pour rappel, le FFS connaît, depuis quelques temps, un bouillonnement et une déchirure profonde, notamment après l’exclusion de Halet du présidium, qui fut suivie d’une série de démissions. Et le feuilleton de la crise au sein du vieux front de l’opposition ne s’est pas arrêté là. En effet, certains médias ont révélé l’existence de documents internes qui prouveraient qu’un conflit existe bel et bien entre le premier secrétaire du parti, Abdelmalek Bouchafaa, qui a été, à l’occasion dudit conseil, maintenu à son poste, et le chef de son groupe parlementaire, Chafaa Bouiche. Le conflit serait même plus profond que ce que laissent entendre les rumeurs depuis quelques temps, entre les militants du parti. Le chargé de communication du parti, contacté par nos soins à ce sujet, a quant à lui nié l’existence d’un tel conflit : «Il n’y a pas de conflit entre Bouiche et Bouchafaa. La direction du parti travaille en collégialité, dans une concertation totale et dans le respect de l’éthique politique. Le camarade Chafaa est un membre du secrétariat national nommé par Bouchafaa, et les deux hommes travaillent d’arrache-pied pour promouvoir les idées du FFS et asseoir un changement pacifique et démocratique dans le pays qui doit passer nécessairement par la reconstruction d’un consensus national», assènera-t-il. De son côté, Bouich, tentant de faire bonne figure, s’est dépêché de mettre une photo de lui en compagnie du secrétaire national du parti sur les réseaux sociaux, à peine quelques minutes après la fin du conseil. Il est à noter par ailleurs que l’instance présidentielle du parti a annoncé «la tenue de la Conférence Nationale des élus, du 26 au 28 janvier 2017», indique encore le communiqué.

Kamela Haddoum.

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