Rupture de stock de réactifs

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Depuis plusieurs semaines, les laboratoires d’analyses médicales des polycliniques de la ville de Béjaïa sont en rupture de stock en matière de réactifs. Désormais, seules les urgences sont traitées et ce n’est pas la première fois que ça arrive. Selon une laborantine rencontrée à la polyclinique de Sidi Ahmed et une autre au niveau de celle d’Ihaddadène, cette situation est habituelle, vu que c’est la fin de l’année. Les stocks de 2016 étaient déjà épuisés en novembre dernier, et ceux de 2017 ne sont pas encore arrivés. Désormais, rares sont les analyses qui sont effectuées dans ces structures. Seule la prise de la glycémie à jeun est effectuée, ainsi que quelques autres rares prises de sang et de tension. Les patients doivent donc s’adresser aux laboratoires privés qui, eux, ne sont pas en rupture de stock. Et ces derniers sont quotidiennement bondés de monde depuis quelques semaines, puisque les polycliniques les y orientent systématiquement les patients. C’est aussi le cas pour les services de radiologie dont nous avons déjà parlé sur ces mêmes colonnes. Les quelques-uns encore opérationnels ne reçoivent qu’un nombre très limité de patients par jour. L’attente se prolonge sur plusieurs semaines. Et là encore, les patients doivent débourser des sommes astronomiques pour se faire radiographier dans les cliniques privées qui ne chôment pas. Le secteur sanitaire dans la wilaya de Béjaïa est donc plus sinistré qu’on le pense. Les médecins eux-mêmes avouent leur impuissance en la matière, puisqu’ils ont besoin de ces analyses et radios pour établir leurs diagnostics. On nous a également signalé l’absence ou du moins la rareté d’un certain nombre de médicaments dans les pharmacies, à l’exemple du Sintrom ou de la Vitamine B12 en injectable. Le premier est indispensable pour la fluidification du sang et est prescrit par les cardiologues, alors que le deuxième est considéré comme fortifiant indispensable pour lutter contre l’anémie. Et avec les rumeurs annonçant l’annulation du projet de la construction d’un nouveau CHU, la santé à Béjaïa risque de se détériorer davantage.

N Si Yani

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