L’engouement pour les cultures maraîchères est avéré ces dernières années dans la vallée. En effet, même si la filière céréalière occupe une place prépondérante, il n’en demeure pas moins que quelques maraîchers, ayant des moyens, se lancent dans la production de la pomme de terre. Plus d’une quarantaine d’hectares ont été consacrés cette saison pour ce tubercule. «Ce sont des cultures qui nécessitent de l’irrigation. Certes, nous avons un barrage d’eau rempli durant toute l’année, mais il n’est pas bien exploité parce que son système d’irrigation est défectueux. Pour irriguer nos champs de pomme de terre, il faut non seulement utiliser des motopompes, mais aussi des dizaines de tuyaux qui nous reviennent très cher», explique ce maraîcher qui attendait que des jeunes arrivent sur les lieux pour lancer la récolte. «Il ne faut pas attendre que les gelées hivernales s’installent. On doit profiter de ce beau temps, car avec un temps pluvieux, la tâche sera impossible. Les ouvriers saisonniers que nous recrutons sont payés à la tâche. Ils gagnent cent dinars par cageot de pommes de terre déterrées », nous confie le même interlocuteur. Effectivement, dès les premières heures de la journée, on voit des dizaines de dos courbés dans ces champs. «C’est pénible, mais on ne trouve rien à faire. En plus de ce que nous gagnons avec la sueur de nos fronts, le patron nous donne quelques kilos de pommes de terre en fin de journée. Ce sont presque les mêmes saisonniers qui sont sur ces champs. Ils ont de l’expérience», répond l’un des saisonniers qui déclare gagner jusqu’à mille deux cents dinars par jour. Interrogé sur le rendement, le premier interlocuteur dira qu’il est «bon» parce que les champs n’ont été affectés ni par le climat, ni par aucune maladie. D’ailleurs, les premiers chargements sont arrivés sur les étals au prix de 35 DA/kg, voire moins chez d’autres marchands de fruits et légumes. «Bien que la semence soit un peu chère, on arrive tout de même à rentabiliser au mieux cette filière», confirme un autre agriculteur. Toutes les personnes approchées au sujet du développement de ce genre de plantations étaient unanimes à dire que les barrages d’eau, aussi bien celui de Draâ El-Mizan que celui de Ain Zaouïa, pourraient être des atouts s’ils étaient bien exploités.
Amar Ouramdane