Les explications du DSP

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Le chantier du CAC (centre anticancer) de Draâ Ben Khedda semble s’éterniser. Sa réception prévue pour ce mois de décembre, n’aura finalement pas lieu.

Les travaux ne sont qu’à 55% d’avancement. Le directeur de la santé publique de wilaya, M. Bouda qui s’expliquait hier devant une délégation de l’APW conduite par son président, M Klaleche dira que «ce retard est dû à un problème de financement. Une erreur au niveau du trésor de la wilaya a fait que l’entreprise n’a pas été payée. L’argent a été affecté au CHU et nous avons dû intervenir pour rectifier l’erreur. Mais maintenant, les choses sont rentrées dans l’ordre. L’ouverture du CAC est donc repoussée à la fin de l’année prochaine». Les trois bunkers de la radiothérapie sont en phase d’achèvement, alors qu’ils devraient être opérationnels. Les équipements de la radiothérapie ne sont pas encore disponibles. Sur cette question, le DSP expliquera : «Tout ce qui relève des équipements de la radiothérapie est du ressort du ministère. Nous allons donner la priorité à la finalisation du service de la radiothérapie et à l’hôpital du jour pour prendre en charge nos malades». L’entrepreneur en charge du chantier que nous avons questionné dira : «Le taux d’avancement général du projet est d’environ 55%. Son achèvement se fera d’ici fin 2017, mais si et seulement si nous sommes payés. Sans argent nous ne pouvons pas travailler». A signaler que les bassins de décantation pour les eaux radioactives n’ont pas encore été réalisés. Une donne qui risque de retarder un peu plus l’échéance. Pour rappel, ce projet a été lancé en 2012. Après un arrêt d’une année, le chantier fut relancé. Une première date d’ouverture avait été annoncée pour juillet 2015. Ce ne fut pas le cas. Une autre date fut fixée pour juillet dernier ou au plus tard pour ce mois de décembre. Hélas, ce ne sera pas le cas non plus. Il faudra donc attendre la fin 2017 et l’on n’est toujours pas sûr que cette échéance sera respectée. A signaler qu’en août 2013, le taux d’avancement du chantier était de 25%, en août 2014, il était toujours de 25% et en mars 2015, le taux était de 40%. A présent, les travaux ont donc à peine atteint les 55%. C’est dire qu’à ce rythme, il est fort probable que l’attente durera encore de longues années. Le P/APW, M. Klalèche Mohammed, déplorera vivement cet état de fait : «En février 2016, lors de notre visite, on nous avait promis que le CAC allait être opérationnel en décembre 2016. Hélas, l’engagement n’est pas respecté. Nous demandons aux responsables du secteur, à leur tête le ministre, de redoubler d’effort pour venir en aide à nos milliers de malades qui galèrent à travers les hôpitaux du pays en quête de radiothérapie».

Le budget de fonctionnement de l’EHS cardio-pédiatrique jugé insuffisant

Au niveau de l’EHS cardiopédiatrique de Draâ Ben Khedda (la deuxième escale de la délégation de l’APW), une infrastructure hospitalière unique en son genre, disposant de personnel «suffisant et compétent», de «moyens et d’équipement de haute technologie», c’est le «budget de fonctionnement réduit qui empêche l’établissement de tourner à plein régime», déplore t-on. A l’intérieur de l’établissement, des malades venus de différentes wilayas du pays. Leur hospitalisation perdure depuis de nombreuses semaines. L’un d’entre eux, originaire d’Aïn Ouessara, dira : «Je suis hospitalisé ici depuis 45 jours, mais mon opération a été reportée à plusieurs reprises. Nous demandons aux responsables concernés de faire le nécessaire pour notre prise en charge». Des problèmes internes et entre responsables de l’EHS seraient à l’origine de ces long séjours et fréquents reports. La directrice de l’EHS quant à elle niera tout : «Il n’y a aucun problème entre nous. Notre seul problème est d’ordre financier. Notre budget de fonctionnement est trop léger. En septembre dernier, d’ailleurs, nous nous sommes retrouvés sans le moindre sou. C’est ce qui retarde la prise en charge rapide des malades. Il y a aussi des problèmes techniques, comme les pannes d’électricité et de climatisation. Pour mettre un terme à cette situation, nous demandons une convention avec la CNAS. Il nous faut aussi un budget spécial pour la maintenance des équipements». Pour sa part, le DSP abondera dans ce même sens : «Pour faire fonctionner cet établissement, nous avons dû prélever 30 millions de dinars des budgets de fonctionnement des structures de la périphérie. La meilleure solution serait de faire conventionner l’EHS avec la CNAS». A Signaler que l’EHS a été réalisé pour réduire le nombre de prises en charge à l’étranger, qui coûtent des sommes faramineuses à l’Etat. Il est à signaler que la prise en charge d’un malade cardiovasculaire coûte 40 millions de dinars. L’EHS dispose par ailleurs d’une IRM et d’un scanner. Le P/APW ajoutera : «Nous avons interpellé le Premier ministre et le ministre de la Santé pour d’une part achever le CAC et d’autre part doter l’EHS de moyens adéquats, mais rien n’a été fait. Il est inconcevable que le ministre envisage de conventionner des structures privées avec la CNAS, alors que les hôpitaux publics ne le sont pas».

Hocine T.

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