Le siège du Projet d’appui à la réforme de la justice a été inauguré hier à Bir Mourad Raïs. Présents à la cérémonie, M. Lucio Guerrato, ambassadeur de l’Union européenne à Alger, M. Abdesslam Dib, secrétaire général du ministère de la Justice ainsi que M. Salah Rahmani, responsable du projet en question. Ce projet est le fruit de la coopération algéro-européenne. La contribution de l’UE est de l’ordre de 15 millions d’euros, quant à la part algérienne, elle est de l’ordre de 2 millions d’euros. Lors de la cérémonie inaugurale, M. Rahmani dira que “le programme d’appui à la réforme de la justice est un grand chantier qui nous attend, nous sommes reconnaissants de cette confiance que l’UE nous a témoignée”. De son côté, M. Dib affirmera que “cette action constitue le passage à une phase ultime du programme d’appui à la réforme du système judiciaire”. L’intervention du représentant de l’UE a été essentiellement axée sur le partenariat entre les deux parties. Concernant le volet de la justice, il dira que ce programme d’appui vise le bon fonctionnement de la justice. “Cette action constitue un message positif à tous les Algériens. J’ai constaté la volonté du ministre de la Justice quant à la concrétisation de la réforme”, affirmera-t-il. “Cela n’est qu’un signe visible de notre coopération, nous accompagnons les efforts de l’Etat, travaillant avec un nombre important de ministères, nous avons constaté une disponibilité importante du ministère de la Justice. La coopération est très appréciée, il y a beaucoup d’efforts en matière de réformes”, ajoutera-t-il. “Cela fait quelques années que nous suivons le processus de réforme, il va dans le bon sens”, poursuit-il. Evoquant l’aide européenne à l’Algérie, il dira “qu’une partie des 50 millions d’euro d’aide annuelle est destinée au secteur de la justice. Des projets similaires sont réalisés dans d’autres pays du Maghreb”.“L’objectif de ce programme de coopération est de contribuer à l’amélioration des capacités du système judiciaire algérien en termes d’organisation, de compétences, de transparence et de qualité de services aux agents économiques et aux citoyens”, stipule la convention algéro-européenne du financement du projet. Ainsi, l’appui à l’organisation du système judiciaire comprend un appui au conseil supérieur de la magistrature (CSM), à la création de la juridiction administrative, à l’organisation et au fonctionnement des sections commerciales, un appui au ministère de la Justice, la proposition d’une nouvelle carte judiciaire, un appui à la révision des codes, à la mise en place d’un portail du droit, à la préparation d’un code de déontologie pour les magistrats et à l’information, communication et accessibilité de la justice. Pour la formation professionnelle, le programme comporte un renforcement de l’école supérieure de la magistrature, l’école nationale des greffes, formation des formateurs pour le personnel de l’administration pénitentiaire ainsi qu’un appui à la formation continue des auxiliaires de justice. Pour la modernisation du secteur, le programme prévoit la dotation des juridictions en matériel informatique, la mise en place d’un réseau fiable basé sur l’utilisation des communications via satellite, qui reliera les sites judiciaires répartis sur tout le territoire national et la mise en réseau des juridictions, du parquet au niveau local et régional, ainsi que l’accès aux bases de données, la gestion informatisée des demandes d’extraits de nationalité, le répertoire national d’identité, la gestion des notifications et des mandats d’arrêt.
Naïma Boukella