La 15e édition du Festival culturel national du film amazigh qui s’est ouverte, jeudi passé au niveau du théâtre régional Kateb Yacine, n’a pas suscité un engouement important des grands jours de la part de la population, si on se fie au nombre de spectateurs qui assistaient à la projection des films proposés au prix de l’Olivier d’or par la commission de sélection. Des projections qui se déroulaient, pratiquement, dans des salles de spectacles presque vide, si ce n’est la présence, par ‘’contrainte’’, des comédiens des films proposés et des membres de jury qui sont tenus à assister à ces projections. Chacun y va de son propre commentaire : de la mise en cause de la qualité des films sélectionnés pour ce festival jusqu’aux malheureux réalisateurs qui n’ont pas digéré le rejet de leurs œuvres par la commission de sélection, en passant par la billetterie de 50 DA imposée au spectateur qui a l’habitude d’assister gratuitement à la projection des films pendant les éditions précédentes. Et pourtant, les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens humains et financiers pour faire de cette manifestation cinématographique un des grands rendez-vous de la culture amazighe et de sa promotion, en mettant à la disposition de cet événement les sites de la culture, à savoir la maison de la culture Mouloud Mammeri, le théâtre régional Kateb Yacine et la cinémathèque de Tizi-Ouzou en plus des projections de films hors compétition dans des salle de proximité, à l’instar de celle de Tigzirt, Draâ Ben Khedda, Larbaâ Nath Irathen et Aïn El Hammam où se sont programmés des grands films du cinéma amazigh, comme ‘La colline oubliée’, ‘La montagne de Baya’, entre autres. En ce qui concerne les films proposés à la compétition, on peut citer ‘Awi-d ulac, qim ulac’, projeté, en présence de son auteur/réalisateur Amirouche Belkadi, le 19 décembre 2016, à la salle de spectacle de la Maison de la culture. Une réalisation que la commission de jury avait sélectionnée dans la catégorie ‘Long métrage’. Le film raconte une histoire de deux jeunes garçons qui ont transformé les funérailles de leurs proches, victimes d’un séisme, en une cérémonie de leurs mariages, avec un style humoristique qu’on peut coller beaucoup plus pour un sketch que de le placer dans un scénario d’un film. De la vie même des spectateurs, ce genre de film n’a pas de place dans la catégorie de films long-métrage. «Je ne vois pas sur quel critère la commission de sélection a classé ce genre de film dans la catégorie Long-métrage ?», dira un spécialiste du cinéma lors des débats qui ont suivi la projection. Pour un autre réalisateur, «la qualité de ce film reste à désirer. J’ai déposé, moi-même, un film mieux que celui-là que la commission de sélection a rejeté», se désole ce jeune réalisateur. En effet, le réalisateur et le scénariste ne sont qu’à leur première réalisation «sans formation et sans expérience», avouent-ils. Pour cet homme d’un certain âge et qui a l’air de maîtriser la technique du cinéma, «ce genre de films n’est pas là pour promouvoir le cinéma amazigh, au contraire ils le tire vers le bas», résume-t-il. En attendant d’autres projections de qualité, peut-être, des conférences de haut niveau, celles-ci ont été programmées tout au long de ce 15e Festival ainsi que des ateliers de formation. Pour rappel, les prix de l’Olivier d’or concerneront le meilleur film de fiction long métrage, le meilleur film court métrage, le meilleur film documentaire, le meilleur film d’animation, la meilleure interprétation féminine et masculine ainsi qu’un prix pour le meilleur scénario. La cérémonie de clôture est prévue pour jeudi, le 22 décembre 2016 à 14h, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.
Hocine Moula.