L’ambition de la Légende des siècles, œuvre épique de Victor Hugo, est de retracer « l’épopée humaine, âpre, immense, écoulée », « la grande épopée mystérieuse dont nous avons chacun un chant en nous-mêmes ». Il a fallu à Hugo pour terminer ce projet épique presque un quart de siècle. Entamée en 1859, l’œuvre n’aura sa forme dite définitive qu’en 1883. Ils n’ont pas tort les critiques qui ont dit que ce livre est en quelque sorte « l’aboutissement de tout le mouvement poétique au XIXe siècle ». De l’érudition, de la philosophie, de l’histoire des styles divers, de la pure poésie, du romantisme le plus achevé, le livre est un creuset où se mêlent en un cocktail détonnant presque toutes les connaissances humaines. En un cycle grandiose, Hugo a retracé les différentes époques de l’histoire en y choisissant des épisodes les plus significatifs. Il y raconte des souvenirs de la Bible, des souvenirs d’Hériode, des aspects de la civilisation d’Orient (Grèce antique, Islam, Moyen Age…), des projections éparses sur les Temps modernes (Espagne du XVIe siècle, l’épopée napoléonienne). Enfin, le livre est une sorte de « Bible de l’humanité », selon les mots de Michelet. « La légende des siècles », c’est le grand poème philosophique et historique sur l’humanité.
Boualem B.