10% de hausse au marché d’Akbou

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Les cours du véhicule d’occasion se hissent à des niveaux vertigineux. Le rétrécissement du marché, induit par les restrictions imposées aux importateurs de véhicules neufs, a pesé de tout son poids dans cette flambée, que d’aucuns qualifient d’historique. L’évolution en décote de la valeur du Dinar, intervenant dans un contexte d’inflation généralisée, a accentué cette tendance haussière. Bien des observateurs avertis de la place imputent aussi une large part de responsabilité dans la reprise du marché de l’automobile d’occasion, à un effet d’anticipation sur le relèvement de la fiscalité locale, prévue dans la loi des finances 2017. Toujours est-il que l’automobile d’occasion, qui permettait à une large frange de la société, notamment la classe moyenne, d’acquérir un moyen de locomotion, commence à devenir inaccessible. En effet, après une longue évolution en dents de scie, suivie d’une relative stagnation, les prix ont enregistré une progression significative. «Les prix ont accusé une hausse d’au moins 10% en moyenne, en l’espace de deux mois seulement. Certains véhicules convoités, comme les petites cylindrées, ont connu une augmentation de 15 à 20%, selon les modèles», témoigne un revendeur, rencontré à hauteur du marché. «Cela fait plus de deux heures que je tourne en rond dans l’espoir de trouver une belle occasion, mais à l’évidence il n’y a pas grand-chose», constate un citoyen. Dans le vaste terrain vague qui fait office de marché, les pourparlers et les transactions vont bon train. On tâte le marché, on négocie ferme, mais on arrive rarement à une conclusion de marché, peut-on constater. Comme il est d’usage dans ce négoce, les tarifs ne sont pas affichés. Le vendeur annonce la couleur en déclinant le prix proposé. La négociation peut s’enclencher dans une enchère ascendante. Un tacot qui trouvait difficilement preneur à 25 millions de centimes, se négocie autour de 35 millions. Une voiture brinquebalante, toute juste bonne à être remisée au rebut, vaut 20 millions de centimes. «On ne peut rien acheter de valable au dessous de 50 millions», relève un acheteur potentiel. «Pour avoir quelque chose de fiable, enchaine-t-il, il faut débourser une moyenne de 60 millions». Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les véhicules usagés, fraichement mis en circulation, coûtent un peu plus cher que les véhicules neufs, vendus chez les concessionnaires. «Les gens préfèrent payer un peu plus cher et repartir immédiatement avec leur carrosse, que de s’astreindre à toutes les tracasseries administratives et attendre en sus, plusieurs mois pour prendre possession des clefs», explique un intervenant.

N Maouche

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