Le secteur de l’énergie a été au cœur d’un conseil de wilaya tenu, hier, au niveau du siège de la wilaya de Bouira, en présence du wali Chérifi, des 12 chefs de daïras et de l’ensemble des directeurs de l’exécutif.
Cette réunion était une occasion pour le wali de Bouira d’avoir un tableau exhaustif sur la situation de ce secteur important. Ainsi et d’après l’exposé de la direction de l’énergie (DDE), la wilaya de Bouira occupe une place stratégique en matière d’énergie, et ce, compte-tenu de sa situation géographique, de l’importance des réseaux d’électricité et de gaz et des richesses naturelles dont elle dispose. Toujours selon la même source, la wilaya de Bouira vient tout juste d’accroitre sa production pétrolière au niveau du champ pétrolier d’Oued Guetrine, dans la commune de Dirah au sud de la wilaya, géré par l’entreprise publique Sonatrach. Actuellement, la production avoisine les 165 barils par jour pour les 15 puits que compte ce site, avec une valeur estimé à plus de 200 millions de DA par jour. Selon le directeur de l’énergie, un autre champ est actuellement en exploration au niveau de la commune de Hadjra Zergua, toujours au sud de la wilaya. La production du gaz butane et propane est actuellement estimé à 10 000 tonnes et près de 30 000 bouteilles de gaz par jour au niveau des deux centres d’enfutage de Chorfa et d’Oued El-Berdi. Concernant le secteur du carburant, le même rapport assure que la wilaya dispose de 45 stations-services réparties sur 32 communes de la wilaya. 19 autres stations sont projetées et seront réalisées au cours de l’année prochaine. Le raccordement au réseau électrique est estimé à 99%, et pas moins de 175 000 abonnés sont reliés à partir de 6 postes électriques de production, installés au niveau des communes d’El-Esnam, Bouira, Lakhdaria, Saharidj, Ridan et Sour El-Ghozlane. Le taux de raccordement au gaz de ville est estimé à 70% et devra passer à 83% d’ici la fin 2017, avec notamment le raccordement des communes de Souk El-Khmiss, El-Mokrani, Mâala, Guerouma, Zbarbar et Bouderbalah. Le nombre d’abonnés à travers toute la wilaya avoisine les 100 000 abonnés. Ces derniers sont raccordés à partir de deux gazoducs, Hassi Rmel-Alger et El Kseur-Bouira.
Oppositions sur les projets d’utilité publique : le wali préconise le recours à la force publique
Plusieurs sujets concernant le volet de l’énergie ont été abordés par le directeur de la SDC ainsi que les chefs des daïras, lors du débat qui a suivi l’exposé. On retiendra l’intervention du chef de la daïra de Sour El-Ghozlane, qui a alerté le wali à propos du cas de 20 poteaux électriques inclinés ou en dégradation ainsi que 3 autres implantés à l’intérieur de trois écoles primaires de cette localité. Ces derniers constituent un danger pour les citoyens et les écoliers. Le wali a immédiatement instruit le directeur de la SDC pour régler ce problème. M. Chérifi abordera aussi le problème de certaines communes de la wilaya, qui n’ont toujours pas bénéficié de projets d’électrification rurale, en formulant des instructions fermes pour les chefs des daïras, le directeur de l’énergie ainsi que celui de la SDC, pour l’élaboration de listes détaillées pour chaque commune, avec notamment des priorités. Il exhorta également les mêmes responsables pour l’établissement de montages financiers pour la concrétisation des études déjà réalisées, en plus de la mise en place du système d’échéanciers pour les abonnés. «Les prix de raccordement individuels sont exorbitants. Le simple citoyen ne pourra pas payer 20 000 DA pour un simple raccordement à l’électricité. Il faut impérativement revoir à la baisse ces tarifs pour qu’on règle ce problème», a-t-il insisté. Le problème des oppositions des citoyens a été également évoqué par le directeur de la SDC. Selon ce dernier, pas moins de trois projets structurants au niveau de la wilaya sont victimes d’oppositions qui bloquent leurs réalisations. Il s’agit du projet de la station de pompage de la Sonatrach, dans la commune de Bouira, bloqué par des propriétaires de terrain depuis 2005, de celui de réalisation de stations de pompage au profit de l’ADE (SP1, SP2 et SP3) au niveau de la localité de Thameur dans la commune de Bouira, ainsi que du projet de la station de transfert ST1 à Lakhdaria. En réponse à cette préoccupation, M. Chérifi n’a pas hésité à exhorter le recours à la force publique pour débloquer ces situations. «Il faut en premier lieu discuter avec les citoyens et leur garantir leur droit, notamment des dédommagements. Si cette méthode ne fonctionne pas, nous n’aurons pas d’autres choix que de faire appel à la force publique, car il s’agit de projets et d’investissements publics au profit des citoyens», a-t-il insisté.
Oussama Khitouche