Hocine Aït Ahmed, il y a déjà un an

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Comme il fallait s’y attendre, il y avait du monde, hier, à Ath Ahmed pour la commémoration du premier anniversaire de la mort de l’historique et fondateur du FFS.

Le 23 décembre 2015 disparaissait à jamais celui que tous appelaient affectueusement à Ain El Hammam, sa région natale, Si L’Hocine ou Da L’Hocine. «Déjà un an. Comme le temps passe vite», nous disait, avant-hier, jeudi, un jeune homme venu se recueillir sur la tombe du héros de la révolution.

Tout au long des rues de Sebt, chef-lieu de la commune d’Aït Yahia, les murs regorgeaient d’affiches annonçant la commémoration du premier anniversaire de la mort de Da El Hocine. Il y en avait à tous les coins de rue, sur la façade de la mairie, de la poste et même sur les capots de certains véhicules. «Nous en avons envoyé dans tous les villages», nous confie Rabah Aït Kaci, coordinateur de la section FFS d’Aït Yahia.

Le long des six kilomètres qui séparent le mausolée de Chikh Mohand du chef-lieu de Sebt, nous n’avions rencontré que quelques voitures. La route, comme l’an dernier, semblait avoir été nettoyée il y a peu. Point de déchets ou d’emballages dans les fossés et sur les accotements. La décharge communale, seule ombre au tableau, offrait une image désolante aux étrangers qui transitent par Mekla pour se rendre dans la région.

Au niveau du lieudit Thassirth N Chikh, les plateformes aménagées l’an dernier pour les visiteurs étaient toujours là prêtes à les accueillir à nouveau. Et ce fut le cas hier. Comme prévu. Avant-hier, au fur et à mesure que l’on approchait de notre destination, les automobiles devenaient rares. Le calme régnait sur l’aire de stationnement, mitoyenne du mausolée de Chikh Mohand Oulhocine.

Des visiteurs, encore peu nombreux, faisaient le tour des lieux. En l’absence de Si Boussad Aït Ahmed, l’interlocuteur habituel des visiteurs, c’est Nabil, un autre cousin du défunt, qui nous avait accueillis avec amabilité. Nous distinguions quelques ouvriers qui s’affairaient aux dernières retouches devant embellir le site où se trouve la tombe du fondateur du Front des forces socialistes. La plateforme et les alentours du lieu de recueillement étaient déjà d’une propreté impeccable, comme durant toute l’année, d’ailleurs.

Notre regard se porta alors sur la tombe de Si L’Hocine que rien ne distingue des autres, hormis la plaque commémorative indiquant les dates de naissance et de décès de ce défenseur des libertés et de la démocratie, né le 20 Août 1926 et décédé le 23 décembre 2015. Notre interlocuteur nous montrait le parapet construit récemment en pierre, alors que des travaux de réfaction de la peinture, écaillée à certains endroits à cause des intempéries, allaient bon train. Hormis ces menues finitions de dernière minute, tout était fin prêt pour accueillir les visiteurs qui allaient arriver, hier, «très nombreux» comme le prédisaient déjà les organisateurs de l’événement.

Jugurtha parle d’émotion devant une tombe modeste

«On s’attend à voir arriver une grande foule. D’ailleurs, le village n’a pas désempli de toute l’année. Les gens viennent tous les jours, de la région, des différentes wilayas du pays et même de l’étranger», nous disait encore Nabil. Les fins de semaines, notamment, voient un grand flux de visiteurs, nous précisait-on. «Tous ceux qui veulent venir sont les bienvenus.

Nous accueillons tous nos hôtes avec le même enthousiasme», nous confiait aussi Nabil qui nous apprenait déjà que les enfants de Da L’Hocine allaient être présents au village, hier. Quant au programme de commémoration, il était voulu simple et sans fanfare. Il était prévu qu’il se limite, selon notre interlocuteur, à un dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe d’Aït Ahmed, suivi de la fatiha, puis d’une Ouadda offerte aux présents.

Nabil nous apprendra néanmoins que «des tentes allaient être installées pour le cas où il pleuvrait». Finalement, les visiteurs ont eu droit à un beau temps d’hiver. Un beau soleil. Ils étaient des centaines à avoir tenu à ne pas rater le rendez-vous de commémoration. La délégation du parti arrivée sur place en milieu de matinée était conduite par le premier secrétaire national, Abdelmalek Bouchafaa.

A ses côtés, au premier rang lors de l’opération dépôt de gerbes de fleurs, les présents pouvaient distinguer, M. Nebou, l’ex-premier secrétaire, Aziz Baloul, et Ali Laskri, tous les deux membres du présidium, et d’autres cadres locaux et nationaux du parti. Il y avait aussi le fils du défunt, Jugurtha, qui a dit toute son «émotion de voir autant de monde réuni ici aujourd’hui encore. Ca prouve que l’espoir est toujours là». Pas de déclaration politique fracassante pour autant. Quasiment toutes les voix officielles sollicitées ont préféré s’en tenir au respect de la circonstance et des lieux pour ne pas se perdre dans le politique.

Bouchafa assure que le FFS va bien

Abdelmalek Bouchafa aura néanmoins ces propos «rassurants» sur l’état du parti : «Le FFS va bien et il ira toujours bien. Nous restons engagés avec le même état d’esprit jusqu’à l’instauration d’une deuxième République», se contentera-t-il de répliquer en substance aux journalistes, qui l’interpelaient, notamment, sur son différend avec le chef du groupe parlementaire.

Les lieux ont vécu un mouvement incessant, même après le départ de la délégation. C’était tout aussi animé même en après-midi. Quant à la soirée, et comme le veut la tradition, elle devait être animée par des troupes de Telba et de lekhouan. Auparavant, au niveau du siège du FFS, situé au chef-lieu d’Aït Yahia, on se félicitait déjà de la réussite de la commémoration.

Aït Kaci Rabah, coordinateur de la section FFS locale, nous apprenait déjà la veille, que tout avait été fait : «Des paquets d’affiches ont été confiées à des militants qui les ont placardées dans toutes les agglomérations. Cependant, personne dans la région n’a oublié cette date. Les citoyens se sont depuis un certain temps déjà préparés à investir, encore une fois, la petite bourgade d’Aït Ahmed.

Et ce fut le cas hier, comme prévu, dès les premières heures de la matinée de ce vendredi 23 décembre, pour assister à la cérémonie fixée à 10 heures. «Cette date est gravée dans nos mémoires», nous confiait Hamid, un habitant de Michelet. Hommes et femmes ont afflué, comme l’an dernier, de dizaines de kilomètres à la ronde, dans des fourgons de transport loués pour la circonstance.

«Nous étions mobilisés depuis plusieurs jours pour canaliser la population venue en masse se recueillir sur la dernière demeure du chef historique, Hocine Aït Ahmed», a déclaré monsieur Aït Kaci. Il nous a expliqué qu’un comité d’organisation, comprenant trois membres de chacune des trente sections à l’échelle de la wilaya, a été mis sur pied par la fédération de Tizi-Ouzou pour l’événement.

Pour le meeting populaire qui aura lieu à Alger (aujourd’hui samedi à la salle Atlas ndlr), la section FFS d’Aït Yahia a prévu d’y dépêcher les citoyens qui voudraient y assister, au moyen de voitures particulières et de fourgons.

A. O. T.

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