Les charlatans sévissent au marché

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Décidément, le charlatanisme a de beaux jours devant lui, tant il a la dent dure et le souffle long. Notre quotidien se charge sans cesse de nous en administrer la preuve par quatre. À l’image de pratiques sorcières, des prédictions de voyants et autre diseuses de bonne aventure, les spécialistes autoproclamés de phytothérapie sévissent en toute impunité. À Sidi Aïch, ils opèrent au grand jour, un jour de grande affluence. Celui du marché hebdomadaire. Le tout, au nez et à la barbe des pouvoirs publics, ankylosés dans une effarante posture de passivité. À croire qu’il y a une sorte de modus vivendi entre les autorités et ces imposteurs. Une telle pratique commerciale qui touche directement à la santé du consommateur n’est-elle pas soumise à une procédure légale en termes d’autorisation et d’affiliation au registre de commerce ? La protection de la santé du consommateur ne recommande-t-elle pas de soumettre cette activité à des contrôles rigoureux et réguliers ? Quid de la traçabilité des produits proposés à la vente ? De tout cela, les autorités semblent en avoir cure. La santé et le bien-être du citoyen, on s’en tamponne le coquillard ! Les charlatans l’on bien compris. Eux qui n’arrêtent pas de faire étalage de leur fausse érudition, en refilant au prix fort leurs mixtures douteuses, contre une promesse illusoire de guérison. De fausses solutions à de vrais problèmes ! Munis d’un porte-voix, ils vantent inlassablement les bienfaits supposés de leurs potions. Maniant à la perfection l’art du boniment, ils prétendent avoir réponse à tout. Ou presque. À les suivre, la sciatique prend la poudre d’escampette devant une lotion à base de graisse d’autruche; les maux d’estomacs se font tout petits après absorption d’une étrange mixture de plusieurs plantes; une décoction de rhubarbe suffit à venir à bout des courbatures et autre lombalgies persistantes… Et la liste est encore longue ! Le discours farci de références scientifiques, le «toubib» clame avec une mauvaise foi confinant à l’escroquerie qu’il puise ses savoirs empiriques du large registre de la pharmacopée des plantes médicinales. De bout en bout, le religieux est convoqué pour mieux abuser de la crédulité et de la souffrance du malade, accablé par quelque pathologie incurable. Dans ce marché de dupes, où tous les coups fourrés sont permis, le citoyen, cet éternel gogo, campe invariablement le rôle peu ragoutant de dindon de la farce !

N. Maouche

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