Les cardiaques et les hypertendus ont du souci à se faire au vu du manque de disponibilité de certains de leurs médicaments dans l’ensemble des pharmacies de la ville de Bouira.
Une simple virée à travers ces officines du chef-lieu renseigne si besoin est, du parcours du combattant que doivent effectuer les malades atteints de ces maladies chroniques et dont la survie dépend essentiellement de ces médicaments vitaux. Au niveau de la pharmacie de la Gare, son gérant affirme qu’il est en rupture de stock de certains produits et ce depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. «Nos clients sont souvent désemparés devant l’absence de médicaments prescrits par les praticiens, surtout par les cardiologues et les neurologues à l’exemple de l’Avlocardyl 40 mg pour les insuffisants cardiaques et le Sintrom 4 mg qui est un anticoagulant prescrit dans le cadre des complications cardiaques», déclarera notre interlocuteur. Ce dernier assure par ailleurs qu’il propose des médicaments génériques à la place mais les patients sont réticents à l’idée de changer de remèdes en assurant que ces derniers «ne sont pas efficaces». Un cardiologue contacté par nos soins affirme qu’il s’agit en effet d’un problème récurrent mais que lui et certains de ses confrères ont pris en considération cet état de fait : «Nous prescrivons des traitements avec essentiellement des médicaments produits localement pour éviter justement ce genre de situation, mais lorsque le patient souffre de complications, il est vrai que nous lui conseillons certains produits importés de l’étranger. Des médicaments parfois introuvables chez nous mais qui peuvent être ramenés de l’étranger», déclare ce spécialiste. Si ces médicaments vitaux sont disponibles à l’étranger, ils ne sont toutefois pas à la portée de toutes les bourses car leurs acquisitions se fait en euros. Là encore, et à titre d’exemple, difficile de se payer une boîte d’Iminopril affichée à 4,30 euros pour 28 comprimés. L’Iminopril, sous tous ses dosages est ordonné pour les patients atteints hypertension artérielle (HTA) est absent dans toutes les officines de la ville de Bouira. De même pour le Dicynone injectable, produit permettant l’arrêt des hémorragies, qui est un autre médicament qui serait introuvable même dans les hôpitaux, selon un pharmacien installé au cœur de la vieille ville de Bouira. «Nos patients sont exigeants notamment ceux atteints de maladies chroniques, et pour se procurer du Dicynone en injection, ils n’hésitent pas à faire appel à des parents ou à des amis établis à l’étranger pour leur en envoyer, mais je précise que Dicynone en comprimé de 250 mg existe parfois lorsqu’il n’y a pas rupture de stock», nous indique-t-il. De même pour les diabétiques qui désespèrent de dénicher Mixstar, de l’insuline en injection, un remède plus que nécessaire pour évoluer dans leur quotidien. Par ailleurs, il n’y a pas seulement que les médicaments pour soigner les maladies chroniques qui sont absents des officines. D’autres préparations pharmaceutiques sont également très recherchées telle l’Ovitrelle en injection préconisée dans le traitement pour les femmes entreprenant une superovulation en vue d’une assistance médicale à la procréation (fécondation in vitro). Les personnes âgées souffrent également avec l’indisponibilité du Medrol en 4 et 16 mg, puissant corticoïde, indiqué dans le traitement des rhumatismes, qui a disparu depuis plusieurs mois, affirme-t-on auprès des pharmaciens de Bouira.
Hafidh B.