Des accords d’échanges entre Bouira et Sumatra

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La visite de travail de l’ambassadrice d’Indonésie en Algérie, Mme Safira Machrusah, s’est achevée, jeudi après-midi, sur les hauteurs de Tikjda après une séance de travail avec des hommes d’affaires de Bouira, ainsi que le directeur de la Chambre de commerce et d’industrie de Tikjda, à l’origine de cette invitation.

Au cours de cette visite de 48h, Son Excellence Mme Safira Machrusah s’est montrée forte intéressée par les potentialités qu’offre la wilaya dans le domaine de l’agroalimentaire et du tourisme. En premier lieu, l’huile d’olive de la région a suscité un engouement sans précédent auprès de la délégation indonésienne qui a été agréablement surprise par la «qualité excellente» de l’huile d’olive de la région de Bechloul et de M’Chedallah, où elle s’était rendue pour visiter des huileries. «Cette huile à une saveur particulière qui est très appréciée par les Indonésiens», déclarera l’hôte de Bouira qui voudra en apprendre plus sur les techniques pour obtenir une huile de cette qualité. Un bref exposé lui sera fait en mettant en exergue le climat et la qualité du sol dans lequel sont plantés ces oliviers. Après avoir pris connaissance de la fabrication de dérivés d’olive auprès de l’huilerie Issoula à Bechloul, le cortège diplomatique se rendra dans la localité d’Assif Assemadh pour visiter une autre huilerie avant de prendre la route vers Tikjda. Une étape qui subjuguera Mme Safira Machrusah en découvrant la station climatique et les paysages environnants. Sur place, elle révèlera que sa visite sur ce site a plusieurs objectifs, notamment celui d’étudier les potentialités d’investissements dans le domaine du tourisme. «Nous avons conscience que la wilaya de Bouira recèle d’immenses trésors qui ne demandent qu’à être visités par les touristes et nous venons d’en avoir un aperçu ici à Tikjda. La maire de la province de Sumatra qui s’était rendue ici le mois dernier avait mis en exergue dans son rapport les potentialités existantes dans le domaine touristique, de même pour la délégation venue de Lampung (province du Sud de l’ile de Sumatra) qui avait fait le même constat dans le domaine du tourisme et du commerce pour développer les relations bilatérales et économiques entre l’Algérie et l’Indonésie. Dans le domaine du commerce, nous visons essentiellement les productions agricoles de votre pays. Nous entamerons prochainement des relations bilatérales entre la wilaya de Bouira et une province d’Indonésie et ensuite entre la Chambre de commerce et d’industrie Tikjda, Bouira et une Chambre de commerce indonésienne», indiquera Son Excellence Mme Safira Machrusah. Pour M. Samir Ahmed Abdelmalek, directeur de la Chambre de commerce et d’industrie de Tikjda, la séance de travail qui s’est effectuée entre les opérateurs économiques de Bouira et la délégation indonésienne a été fructueuse. «Nous nous sommes entendus sur un partenariat gagnant-gagnant, sur les facilitations de commerce par l’import et l’export entre l’Algérie et l’Indonésie. Nous nous sommes entendus pour exporter de l’huile d’olive, du miel, de la pomme de terre et des figues sèches, ceci essentiellement pour les produits agricoles. De son côté, l’Indonésie dispose de nombreux produits qu’ils peuvent exporter vers l’Algérie, à l’image du riz, du maïs, des champignons, mais aussi du bois, du plastique, matières premières dont nous avons besoin pour nos industries. La délégation s’est montrée disposée à nous envoyer, ici à Bouira, des experts indonésiens pour nous faire part de leurs expériences dans le domaine de la culture des champignons mais aussi dans le domaine de l’aquaculture. Une technologie parfaitement maîtrisée par les Indonésiens dans ces domaines, afin que l’on puisse en bénéficier», notera-t-il. Par ailleurs, ajoutera-t-il, «Mme Safira Machrusah s’est dite intéressée par l’expérience que nous avons dans le domaine de l’huile d’olive et a demandé si nos experts dans l’oléiculture pouvaient se rendre en Indonésie afin de voir la possibilité de faire des plantations d’oliviers chez eux. Nous avons émis le souhait également d’aller vers l’investissement direct et un partenariat entre nos investisseurs de Bouira et les opérateurs économiques indonésiens. Les Indonésiens se sont dits prêts à entamer les démarches pour aboutir rapidement à ce partenariat. Le tourisme, notamment le tourisme religieux, est un secteur qui intéresse sérieusement la délégation indonésienne. À titre d’exemple, trois millions d’Indonésiens se rendent aux Lieux Saints chaque année. Ces pèlerins se rendent généralement en Turquie et au Maroc avant d’aller à la Mecque. La délégation a proposé que leurs touristes fassent une escale en Algérie au lieu de se rendre dans d’autres pays du pourtour méditerranéen». «Si 500 000 ou 1 000 000 d’Indonésiens passent en Algérie lors de leurs voyages, c’est déjà une bonne chose pour l’économie nationale. Des échanges sont prévus avec des visites de nos hommes d’affaires et des responsables dans la province de Sumatra en Indonésie et à ce sujet, il est programmé un festival culturel international en Indonésie et il y aura un échange culturel entre les deux pays. Nous signerons une convention entre la Chambre de commerce de Tikjda de Bouira et la Chambre de commerce de Sumatra et également celle de Lampung, pour appliquer l’ensemble du programme commun sur lequel nous nous sommes entendus», affirmera M. Samir Ahmed Abdelmalek, qui déclare par ailleurs qu’un jumelage s’effectuera entre la ville de Bouira et Sumatra. Sur le domaine de l’agriculture, le DSA de Bouira s’est dit optimiste quant aux futures relations entre l’Algérie et l’Indonésie : «Suite à cette visite de Mme l’ambassadrice d’Indonésie au niveau de la wilaya de Bouira, nous avons effectué un tour d’horizon sur le secteur de l’agriculture et les opportunités de partenariat avec l’Indonésie. Il ressort que la wilaya de Bouira recèle des potentialités indéniables au niveau de la production agricole, entre autres avec la production d’huile d’olive avec comme perspectives pour cette année 7 millions de litres pour un potentiel de production de 37 000 hectares. Une ressource importante et pour laquelle Mme Safira Machrusah a fait montre d’un intérêt particulier pour importer l’excédent mais également pour un échange de savoir sur l’oléiculture en général. Un partenariat qui nous permettra de bénéficier également d’un savoir-faire non négligeable en matière de production de champignons, car l’Indonésie est l’un des premiers producteurs de champignons dans le monde, mais aussi dans la production de riz. Nous importons du riz, donc pourquoi ne pas nous tourner vers ce fournisseur qu’est l’Indonésie afin de l’importer à un prix moindre via ce pays». L’aquaculture est également un domaine qui n’a pas échappé à la délégation indonésienne qui déclarera à ce sujet que «la ferme aquacole de Ouargla, en partenariat avec des Coréens, utilise une technologie indonésienne». Le Parc National du Djurdjura qu’elle découvrira via la visite du Musée à Tikjda émerveillera également Son Excellence Mme Safira Machrusah en s’apercevant de la richesse de la faune et de la flore locale. Le mari de l’ambassadrice qui l’accompagnait dans cette visite s’est dit, quant à lui, «subjugué par autant de nature vierge existant dans la région». Dans un bon français, il déclarera que son épouse, en poste depuis quelques mois, n’avait jamais vu d’aussi beaux paysages depuis sa nomination en Algérie. L’ambassadrice espère que l’Algérie sera un partenaire important dans ses relations économiques avec l’Indonésie qui compte près de 18 000 îles, dont seulement 6 000 peuplées par quelque 260 000 000 habitants.

Hafidh Bessaoudi

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