Hier encore, les tractations interpartisanes étaient encore très intenses. Les trois partis en lice se sont démenés comme ils pouvaient pour conclure des alliances nécessaires en vue de renforcer leurs collèges électoraux respectifs.Il faut savoir en effet, que les candidats se sont fixés comme objectif de convoiter les 71 voix des candidats libres, lesquelles seront à coup sûr déterminantes pour le décompte final. Tous les observateurs attestent à cet effet que ces mêmes candidats libres joueront un véritable rôle d’arbitre lors de ces sénatoriales, puisqu’il est presque établi que c’est leur vote qui départagera les sept postulants. Des postulants qui se sont mobilisés aux côtés de leurs structures partisanes depuis plusieurs jours déjà et qui se sont toujours montrés résolus à s’accrocher à leur chance de passer cette barrière électorale.La preuve en est que le FLN et le RND (et à un degré moindre le RCD) ont déployé les gros moyens pour séduire le collège électoral. A la veille du scrutin, le RND affiche une grande sérénité. Ses militants et ses élus ont travaillé d’arrache-pied pour réussir la gageure qu’ils se sont fixé. Mais à bien décortiquer cette attitude, elle nous paraît au final, très compréhensible, voire légitime.Après la percée réalisée lors des dernières partielles (lesquelles ont gratifié le parti de 78 élus, aux APC et à l’APW de Tizi Ouzou), la formation d’Ouyahia semble avoir le vent en poupe. Le parti reprend confiance en lui et s’est lancé dans une vaste opération de restructuration organique qui a abouti à l’installation d’une cinquantaine de bureaux communaux. Le RND semble entamer une nouvelle ère en Kabylie. Une victoire aux sénatoriales d’aujourd’hui ne serait qu’une consécration. Depuis, et d’après les échos qui nous sont parvenus de ces élections, le RND bénéficie du soutien de beaucoup d’élus indépendants, ce qui place ses deux candidats Amokrane Slacel et Ahmed Belhadj en position de conquérants.Il n’en reste pas moins toutefois que les postulants du FLN ne vont pas affronter ces sénatoriales juste pour faire de la figuration. Slimane Kerrouche et Ali Lanasri sont, eux aussi de sérieux prétendants aux deux fauteuils de sénateurs. Fort de 136 élus, le collège électoral du FLN vient de voir grossir ses rangs après que les 15 élus du Parti des travailleurs ont décidé de porter leur voix sur le candidat Slimane Kerrouche, la bataille avec le RND s’annonce donc sans merci.Pour ce qui est du RCD qui a aligné M. Rachid Arabi et le maire de Mekla, les choses s’annoncent un peu moins sereines. Certains indiscrétions affirment en effet, que les candidatures en question auraient connu quelques controverses dans les rangs du parti, du fait qu’elles auraient été désignées sans passer par des élections préliminaires, comme c’est le cas pour le RND et le FLN. Cet état de fait a inexorablement provoqué un certain inconfort parmi les élus du parti.Ceci dit, la plus grande inconnue de ces sénatoriales nous vient de ce candidat indépendant élu à l’APC de Tizi Ghenif. A l’heure où nous écrivons, il nous est impossible de pronostiquer sur les chances de ce postulant, tant sa force de frappe électorale et la nature des alliances qu’il aurait scellé sont inconnues Ce qu’il y a à retenir enfin, c’est qu’il y a deux postes de sénateurs à briguer, lors de l’élection d’aujourd’hui, la mandature du premier est de cinq ans, contre une seule année pour le deuxième et ce, parce qu’elle est reconduite en remplacement de celle de M. Ahmed Aït Ahmed décédé avant la fin de son mandat. Ce qui est sûr, c’est qu’aucun de ces deux fauteuils ne retombera entre les mains du FFS, puisque ce dernier à décidé de boycotter ces sénatoriales.
Ahmed B.