Les glands et les champignons se vendent dans les marchés et à des prix dépassant tout entendement de surcroît. En effet, à la grande placette de Seddouk, un vendeur sur le trottoir les proposait à 400 dinars le Kg. Bon nombre de personnes, les plus nostalgiques, qui ne peuvent plus se rendre aux champs, les achètent. Nos aïeux les consommaient le plus normalement du monde, d’autant plus que ces deux produits forestiers alimentaires du terroir sont offerts gracieusement par la nature, donc ne nécessitant aucun effort ni entretien. Comme c’est l’hiver, généralement, après la tombée des pluies humidifiant la terre, apparaissent les gelées. Nos aïeux disent, de par leur expérience, que c’est cette gelée qui s’étale sur l’herbe et les broussailles qui favorise l’apparition des champignons dans des maquis dominés par des plantes sauvages. Comme les nuits de gelée sont suivies de journées ensoleillées, les gens trouvaient un malin plaisir à se rendre, durant la journée, dans leurs champs pour s’adonner à la cueillette des champignons. Ils rentraient toujours à la maison les paniers pleins. Dans certains pays, européens notamment, les champignons sont cultivés comme les autres légumes et sont commercialisés, bien conditionnés dans des boites en métal, à travers le monde. Ils sont, aussi, disponibles chez nous, même chez l’épicier du coin. Simples à préparer, ils sont généralement associés à d’autres légumes dans différents plats culinaires, notamment les pizzas. Comme leur goût s’apparente à celui des viandes, les gourmets les trouvent appétissants. Même si à présent aucune intoxication n’est survenue dans la région, les risques existent dans les types sauvages, car il existe différentes espèces. Il y a les espèces comestibles, et d’autres non comestibles, c’est-à-dire dangereuses pour la santé, voire mortelles, car il n’existe pas d’antidote à leur poison. Les glands, quant à eux, sont vendus comme les cacahuètes grillées, c’est-à-dire dans un verre d’un quart de litre à 50 dinars l’unité. Fruit du chêne, il est cueilli en novembre et décembre, lors de la campagne des olives. Nos aïeux l’utilisaient, durant les périodes de famine, dans leur alimentation en le broyant pour avoir de la farine. Pour les générations passées, la cueillette des champignons, des glands, des mûres, etc.&hellip,; offrait de grands plaisirs du fait que ça leur permettait de joindre l’utile à l’agréable, c’est-à-dire, profiter de la nature et du beau temps, tout en cueillant des produits naturels du terroir.
L. Beddar