En ce début de l’année et de la saison hivernale, les marchands de confection textiles et de chaussures ne savent plus à quel saint se vouer face à la concurrence, pour le moins déloyale, de la friperie qui commence à gagner énormément du terrain, y compris, chez les ménages relativement aisés. Le rapport prix reste de loin le meilleur au niveau de la friperie, où la majorité des consommateurs s’y rabat. Les différentes “occasions” qui y sont suggérées avec des prix alléchants et des qualités plus ou moins tolérantes, laissent les vendeurs “officiels” impuissants et perplexes devant leurs clients. Dans le marché de Souk El Ténine, auquel affluent des citoyens des communes riveraines également, c’est les stands de la friperie qui attirent le plus de foule. Aussi, devant cette déferlante, économie de marché oblige, plusieurs magasins de prêt-à-porter comptent fermer rideau pour songer à un changement d’activité. “Maintenant que les pantalons se vendent à 200 DA, les manteaux à 1000 DA, des godasses à 800 DA&hellip,; nous sommes amenés plutôt à prospecter d’autres créneaux plus rentables !”, dira un commerçant du coin, visiblement irrité et impuissant devant ce phénomène commercial inouï. Pour l’heure, il est évident que les produits de la friperie auront encore de beaux jours à s’écouler comme de vulgaires cigarettes, tant le pouvoir d’achat de la majorité des ménages laisse sérieusement à plaindre et continuer de dégringoler.
C. A.