Boumessaoud, en milieu d’après-midi d’hier. Amara Benyounès était à pied, au milieu d’une foule qui ne l’a plus lâché depuis son arrivée dans la localité, en train de prendre le chemin inverse pour regagner son véhicule.
Il quittait la place du village où il s’était permis un bain de foule, quand des jeunes l’interpellèrent pour répondre à un bon groupe de vieilles du village qui suivaient tout de loin, et vers lesquelles il n’avait pas osé le pas, sans doute par pudeur.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Il rebrousse chemin de suite et alla à leur rencontre. Les échanges seront très émouvants. Les regards, les gestes sont pleins de chaleur. Chacune d’elle voyait en lui un fils dont elle tirait visiblement énormément de fierté. Normal, elles l’ont quasiment toutes connu tout petit.
Lui-même avoue qu’il avait passé une bonne partie de son enfance, «ici», chez ses oncles. Côté maternel cela s’entend. D’ailleurs, quand il avait fait une virée au cimetière du village pour se recueillir sur la tombe de l’immense Cherif Kheddam, il n’a fait que quelques enjambées pour tomber sur les tombes de ses proches parents maternels.
Avec la foule qui l’entourait continuellement, ce fut d’ailleurs du très terre à terre… On sautait de l’histoire, au culturel, à l’environnement, à la santé, sans faire de transition… Le politique était au placard hier. A Boumessaoud particulièrement. Même s’il n’était pas évident de s’en passer. Mais Amara Benyounès a tout fait pour s’en abstenir. Les maires MPA d’Alger centre et d’Aïn El Hammam et les autres élus et cadres du parti qui l’accompagnaient n’ont d’ailleurs à aucun moment été sollicités.
Pour lui, ce fut plus une journée ressourcement et pour effacer une dette : celle de n’avoir pas pu répondre à l’invitation qui lui avait été lancée pour la cérémonie de consécration de cette bourgade du titre du village le plus propre. Et puis, d’une pierre deux coups, aller revoir ces ruelles où il s’adonnait, comme tout le monde, à ses jeux d’enfant. Retrouver même, peut-être, une de ces femmes qui l’ont porté un jour sur leur dos… C’est là aussi une manière de dire sa fierté de ses origines et de ne rien renier de son histoire.
Recueillement sur la tombe de Cherif Kheddam
Les gens de là-bas ont bien apprécié le geste. On l’a accueilli à la porte du village avec des fleurs. D’un geste spontané, il n’a pas hésité à aller la déposer au pied de la stèle dédiée aux martyrs du village. Toute une symbolique ! On a aussi prévu un déjeuner spécial en son honneur. Et il a tenu à le partager avec tous ces jeunes qui l’accompagnaient sans le lâcher d’une semelle durant tout le tour qu’il a effectué à ce village. Dès son arrivée, le long de sa traversée du village, au cimetière, à Tajmaat, au siège de l’association, au centre de tri, c’était fraternel. Convivial. Affectueux même.
Le village avait bien l’air d’accueillir un fils dont il est visiblement fier. Auparavant, l’hôte particulier a eu aussi droit aux mêmes égards à Michelet. Avec une connotation un peu partisane dans cette daïra d’où il est originaire. Sa visite a été suivie par de nombreux militants et citoyens. Il était arrivé sur place vers 10 heures.
C’est devant le siège de l’APC qu’il fut accueilli par M. L’Yazid Ould Taleb, P/APC (MPA), et les membres de son exécutif, ainsi que de nombreux militants du parti. A l’intérieur de la mairie, l’hôte de Michelet, après avoir salué l’ensemble des présents, s’est prêté volontiers à une séance de photos-souvenirs. Ensuite, le SG du MPA et toute la délégation emprunteront, à pied, le boulevard du 1er Novembre.
Des dizaines de personnes arpenteront la rue avec lui. Sur son chemin, il fera plusieurs haltes notamment dans le café maure près du carrefour des horloges où les clients qui étaient attablés vinrent saluer leur hôte et lui souhaiter la bienvenue «chez lui», lui lanceront-ils. Une rencontre de proximité conviviale dans un climat bon enfant que les membres de la délégation prolongèrent en siroter une tisane bien chaude.
Au café de Da Ouakli à l’entrée d’Aït Hichem…
Le carrefour des horloges que traversait le cortège d’Amara Benyounès pour se rendre à la commune d’Aït Yahia, trois kilomètres plus loin, était noir de citoyens entassés sur les trottoirs pour voir passer leurs invités. Une autre halte a eu lieu, quelque dix minutes plus tard, face au siège de l’APC d’Aït Yahia.
De nombreux militants, les membres de la section MPA et des étudiants ont accueilli M. Benyounès qui entama sa visite en longeant le trottoir de la rue «Sebt», du chef-lieu de la commune. Les saluts commencèrent alors à fuser de toutes parts. On était en effet à moins d’un kilomètre d’Aït Ziri, le village natal de M. Benyounès qui était arrêté tous les quelques pas, se prêtant de bon cœur aux embrassades et poignées de mains.
La foule grossissait au fur et à mesure que l’on s’approchait du café «Da Ouakli», à l’entrée d’Aït Hichem. L’établissement s’avéra trop exigu pour accueillir tout ce beau monde. Pendant une quinzaine de minutes des plus intenses, Amara Benyounès répondra aux doléances et aux saluts des habitants d’Aït Yahia qui ne cessèrent d’affluer vers le café maure.
Mais le temps pressait, car la délégation était attendue à Boumessaoud où le chef du MPA allait rendre hommage au défunt grand artiste Chérif Kheddam. La délégation sur son chemin fera un crochet rapide au siège de la section MPA d’Aït Yahia, à deux cents mètres environ de là. Les militants et les citoyens n’ont, là non plus, pas raté l’occasion de saluer et de discuter avec leur leader. C’était intense !
Aziz B. et A.O.T.

