Sortie du film Zeus

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Manuel Teixieira Gomez fut Président de la république du Portugal dans les années vingt. Riche et célèbre, il a parcouru le monde. Il fut ambassadeur à Londres, avant de devenir Président de son pays. Il était également écrivain et a publié des livres et des articles dans de grandes revues littéraires de son époque. C’est en 1923 qu’il fut élu Président du Portugal. Le film retraçant sa vie commence dans les années agitées. La montée du fascisme a été le contexte dramatique des initiatives de Gomez qui, malgré les révoltes militaires constantes, était parvenu à former des gouvernements réformistes.

Mais un jour, il se lassa de la vie politique et de ses intrigues. Il décida de vendre tous ses biens. Il prit une place dans le premier bateau qui quittait Lisbonne, sans même savoir quelle direction il prenait. Le bateau s’appelait « Zeus » et était en partance pour l’Afrique du Nord. L’ex-Président sillonnera toute l’Algérie. Il fut notamment frappé par la beauté de la ville de Bône et du grand sud. Il entendit parler de la ville de Bougie et décida de la visiter et d’y rester une semaine. En y arrivant, ce fut le coup de foudre et il ne la quittera plus jamais. Il y restera une douzaine d’années, jusqu’à sa mort. Il s’est installé à l’hôtel de l’Etoile, à la Place Gueydon, servi par majordome kabyle du nom de Mokrane.

Un film historique

Paulo Filipe Monteiro, un réalisateur portugais et enseignant universitaire, a entrepris de longues recherches afin de reconstituer la vie de l’ancien Président portugais. Il a décidé d’en faire un long métrage, dont une partie a été tournée à Béjaia. Une coproduction algéro-portugaise. C’est Amina Haddad, de Moussa Haddad Productions, qui a produit la partie algérienne du film. Elle a été tournée fin 2015 à Béjaïa, mais également au sud.

C’est l’impressionnant acteur portugais, Filipe Sinde, qui a campé le rôle de Teixeira Gomez. Côté algérien, plusieurs acteurs ont joué des rôles clés dans le film, tels que Boualem Zeblah, Fodil Assoul, Idir Benaibouche, Mohamed Lefkir et Sid Ahmed Agoumi. Il a fallu faire de longues recherches pour assurer l’exactitude des faits rapportés. La partie portugaise du scénario a été écrite par le réalisateur lui même, Paulo Filipe Monteiro, tandis que pour la partie algérienne, c’est Amina Haddad et Nabil Ziani qui en sont les auteurs. Le texte a été écrit et joué en portugais, français et kabyle.

Avant-première à Lisbonne

Lors de l’avant-première qui s’est déroulée à Lisbonne, le jeudi 5 janvier dernier, tout le gratin du monde politique et du cinéma portugais était présent, dont l’actuel président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, et l’ambassadrice algérienne à Lisbonne. Le film a eu un grand succès et la presse portugaise n’a pas tari d’éloges à son propos. «Le film a nécessité huit ans de travail, non seulement par la nécessité de recueillir des fonds, mais aussi par l’exigence de la recherche, puisque les biographies existantes parlent à peine de la période que l’écrivain a passée en Algérie. Même les biographes de Teixeira Gomes n’ont jamais été en Algérie. En 2010, je suis allé à Bougie, la ville où il avait vécu. J’ai réussi à trouver des personnes âgées qui se souvenaient de lui encore», a révélé le réalisateur au journal portugais «Correio da Manhã». Le film a coûté un million d’euros (600 000 pour la partie portugaise et 400 000 pour l’algérienne). Dans les prochaines semaines, le film sera projeté à Alger et Béjaïa, avant de faire le tour du monde, portant le message de la belle Bougie où a vécu Gomez.

N. Si Yani

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