À la cité garçons de Boukhalfa, totalisant 1 600 résidents, l’état des lieux est peu reluisant. Les infrastructures vieillissantes ont besoin, en urgence, de travaux de réhabilitation, à commencer par le bloc administratif qui connaît des problèmes d’infiltrations.
Les canalisations de gaz sont vétustes et nécessitent à chaque fois d’être réparées. Le mur de clôture de cette enceinte universitaire est sensiblement incliné et présente un danger sur les piétons et les écoliers qui empruntent ce passage. Cinq blocs résidentiels sont fermés depuis 2014 et attendent des travaux de réhabilitation qui sont, nous-dit-on, «gelés». Au niveau des 8 blocs ouverts en 2007, l’état des lieux n’est pas meilleur. Les douches sont hors d’usage, la faïencerie arrachée par endroit, les robinets, les portes, les interrupteurs et la tuyauterie endommagés… «Les douches sont hors d’usage et même les portes sont cassées. L’insalubrité règne en maître des lieux. La nourriture doit être améliorée…», déplorera un étudiant rencontré sur les lieux. Au restaurant, le matériel est également usé malgré les efforts des ouvriers et des responsables pour garantir la salubrité et l’hygiène. «Nous faisons des efforts pour améliorer l’hygiène et le climat général mais il faut des travaux de réhabilitation pour optimiser nos efforts», dira un ouvrier. «Ici ce n’est pas la France. Même avec des efforts draconiens et quotidiens de tout le monde, la situation laisse à désirer. Il faut rénover le matériel et réhabiliter l’infrastructure», dira une ouvrière. Il est à signaler qu’une commission de l’APW de Tizi-Ouzou, en charge du suivi des infrastructures du secteur de l’éducation et de l’enseignement, en visite récemment à la dite cité, a relevé des choses pas tout à fait normales. Comme la réalisation de chaudières au rez-de-chaussée des résidences. «C’est un danger sur la vie des étudiants en cas d’incendie. Ce genre de chaudière devait être construit en dehors des pavillons», a-t-on noté. Aussi, on précise que dès octobre dernier, des instructions pour garantir l’hygiène au niveau de la cuisine et du restaurant ont été pourtant données, mais… «Nous ne pouvons pas jouer avec la santé de nos étudiants. Nous n’accepterons aucun manquement. Nous avons aussi organisé des campagnes de nettoyage de la cité et nous focalisons aussi nos efforts à sensibiliser nos étudiants sur le civisme et l’hygiène. Les 5 blocs fermés doivent être réhabilités, l’étanchéité au niveau de la cuisine, du restaurant et de l’administration doit être aussi refaite. Le mur de clôture aussi. Pour notre part, nous sommes présents sur les lieux et nous prenons en charge les lacunes progressivement et selon les moyens disponibles», plaide-t-on sur place, mais la réalité est tout autre. À signaler que les sous-sols de certains blocs sont toujours inondés. Le service assurant la sécurité doit aussi être renforcé.
Aux deux cités filles de Draâ Ben Khedda, la situation est de loin meilleure
Quand on veut on peut. C’est ce qui a été vérifié aux deux cités universitaire de Draâ Ben Khedda, totalisant 464 étudiantes. La directrice, Mme Moualek Zohra, rencontrée dans son bureau, étonnera tout le monde en disant : «Nous n’avons pas de problèmes et quand ceux-là surgissent, nous les prenons immédiatement en charge, selon nos moyens. Nous disposons de deux restaurants, deux foyers et un cyber café gratuit pour les résidentes». Après une visite, il faut se rendre à l’évidence que l’état des lieux est encourageant. La propreté est garantie partout que ce soit dans la cuisine, le restaurant, les magasins, les chambres, les sanitaires, les douches et même dans la cour. Il est pratiquement impossible de déceler la moindre saleté. Les chambres sont propres quoi qu’elles soient occupées par 4 étudiantes chacune. Les salles de bains et les sanitaires très salubres. Dans les magasins, tout est prévu et l’entreposage se fait dans les règles de l’art. L’affichage, les dates de péremption mentionnées et les plats témoins disponibles. Les chambres froides, le matériel de cuisson, même ancien, est préservé. À la cité annexe de 160 résidentes, l’état des lieux est le même. Saisissant. Les orangers ont leurs fruits et personne ne les touche. Des fleurs un peu partout. C’est impeccable. Bravo aux encadreurs et à l’ensemble du personnel. Au sujet du suivi de la santé des étudiantes, deux médecins présents sur les lieux. Toutefois, le manque de personnel paramédical a été relevé et aussi de même pour l’ambulance. «Hélas, nous n’avons que deux infirmiers pour les deux cités et nous manquons terriblement d’une ambulance. En cas d’urgence, nous utilisons le véhicule de service et faisons appel aux pompiers de Draâ Ben Khedda. Au CHU, la prise en charge est toujours assurée», dira encore la directrice. Questionnée sur le secret de cette efficacité, la directrice des deux cités dira : «Tout d’abord j’aime mon travail et je le fais avec beaucoup de sérieux. Et puis je ne veux pas que mes étudiantes vivent ce que moi-même j’ai vécu à Ben Aknoun. Il m’arrive de me réveiller dans la nuit pour réfléchir à trouver des solutions aux problèmes de mes résidentes. En sortant d’ici, je veux que toutes mes étudiantes gardent de bons souvenirs de leur passage à l’université».
Hocine T

