Le calvaire des ménages

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Depuis trois jours, le gaz butane reste introuvable à Chemini. Les villageois errent dans les rues à la recherche de la fameuse bonbonne précieuse et nécessaire en cette période hivernale. Lovée sur le flanc d’une colline ouverte aux quatre vents, cette commune rurale, balayée par un froid mordant, fait, actuellement, face à une tension à cause du gaz butane qui se fait rare en ces jours hivernaux. À Chemini, à l’instar des autres régions montagneuses, janvier arrive et plante rapidement son décor hivernal. Le retour tant attendu de la pluie et de la neige vire souvent au «cauchemar» pour les habitants de Chemini qui font face aux caprices de la nature, et à la pénurie du gaz butane. En effet, les bouteilles de cette énergie sont introuvables dans les stations-services et les dépôts de proximité, au grand désespoir des villageois. Bouteilles de gaz vide dans une brouette, sur le dos d’une mule ou en voiture, les villageois sillonnent les distributeurs de gaz butane. Pour pouvoir s’en procurer, les habitants doivent s’armer de patience, voire faire le pied de grue des heures durant. Le scénario catastrophe de la saison hivernale 2012/2013 hante, encore, les esprits des Cheminois. Ce début de l’année 2017 enregistre un froid sibérien qui sévit durement et durablement, notamment la nuit, au cours de laquelle le mercure affiche des températures voisinant zéro. Chose qui crée des vagues d’angoisse au sein de la population locale. À peine le grand froid installé et voilà que la population de la commune de Chemini se retrouve livrée aux aléas de la mauvaise gestion et de la mauvaise distribution des bonbonnes de gaz butane. «La psychose s’est emparée des gens en ayant écho des BMS annonçant une vague de froid et des chutes de neige importantes. Chaque matin, une ‘’foule’’ de clients, à bord de véhicules ou à dos de mulets, se bouscule devant l’entrée du dépôt. On a beau approvisionner notre stock, les ménages l’épuisent en quelques minutes», raconte un gérant du dépôt de gaz butane sis au chef-lieu communal. Sur les lieux, à longueur de journée, des dizaines de citoyens font le pied de grue devant les stations de distribution de cette denrée, livrées au froid, à la pluie et surtout à l’angoisse de ne pas voir apparaître les camions de distribution. Souvent, ces gens retournent bredouille chez eux. Par ailleurs, les lenteurs qu’enregistre le projet de raccordement au gaz de ville de la daïra de Chemini échaudent les esprits d’une population frustrée par les pénuries cycliques des bouteilles de gaz butane et autres denrées. Les pouvoirs publics doivent prendre en considération les affres que subissent ces villageois, notamment en cette période de grand froid.

Bachir Djaider

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