M. Belkacemi Saïd est le premier responsable de l’Agence Algérienne de Développement du Logement (AADL) de la wilaya de Bouira. Dans cet entretien, il revient sur les différents projets lancés pour la formule location-vente au niveau de la wilaya, sur l’avancée des travaux… Il explique également les raisons du retard qu’accuse l’opération de paiement de la deuxième tranche pour les souscripteurs de l’AADL 1 et 2.
La Dépêche de Kabylie : À l’instar des autres wilayas du pays, l’AADL de Bouira a réalisé plusieurs projets depuis 2001. Quels sont les projets réalisés et attribués au niveau de la wilaya de Bouira ?
Belkacemi Saïd : Concernant les anciens projets de l’AADL 2001-2002, nous avons réalisé exactement 300 unités dans le cadre de la formule location-vente, la formule classique de l’AADL ici au centre-ville de Bouira. Nous avons aussi réalisé un programme de 600 logements, effectués par la CNEP de Bouira dans le cadre du programme AADL-CNEP. Pour les 300 unités de la formule location-vente, elles ont toutes été attribuées en 2006, car on a accusé un retard dans la réalisation, mais ces logements sont actuellement tous attribués au profit de nos souscripteurs. Pour le programme CNEP-AADL et sur 600 unités réalisées, nous avons attribué un total de 554 et il nous reste 46 appartements, dont les dossiers sont actuellement en instance au niveau de la CNEP de Bouira.
Combien de dossiers de la formule AADL-1 (2001-2002) ont été réactualisés au niveau de la wilaya ?
En premier lieu, il faut préciser que nous n’avons pas à Bouira de demandes de 2001. Concernant le reliquat de 2002, une importante partie a été réaffectée vers la formule CNEP-AADL, et c’est environ 500 souscripteurs de 2002 qui sont déjà pris en charge dans le cadre de cette formule. Le reste est effectivement pris en charge dans le cadre de l’actualisation des dossiers en 2013. Actuellement, nous ne pouvons pas avancer un chiffre exact de ces derniers, car leurs dossiers sont toujours en voie de traitement et nous avons recensé beaucoup de recours. En tout cas, l’ensemble des demandes validées par la commission d’étude seront prises en charge ici même au niveau de la ville de Bouira.
Et pour le programme AADL-2 (2013), combien de dossiers ont été retenus ?
Je ne pourrais pas, là aussi, avancer un chiffre exact pour le nombre de souscripteurs au programme AADL-2 étant donné que les dossiers sont toujours en cours de traitement. Mais, en somme, nous avons un peu plus de 15 000 inscriptions sur le site internet qui ont été recensées depuis la relance de la formule location-vente en 2013. Pour l’instant, nous avons traité l’équivalant de 10 000 dossiers qui ont été retenus, mais nous n’avons pas encore terminé le traitement.
Dans la majorité des wilayas du pays, les souscripteurs de l’AADL-1 ont été déjà convoqués pour le règlement de la deuxième ou la troisième tranche du crédit, mais ce n’est pas le cas dans la wilaya de Bouira où les souscripteurs n’ont payé que la première tranche. Pourquoi Bouira fait-elle exception ?
Effectivement, à Bouira, nous sommes en retard, mais cela s’explique par le retard accusé dans le lancement des projets, contrairement aux autres wilayas, comme Tizi-Ouzou, par exemple, qui avait entamé les travaux de réalisation avant-même la réactualisation des dossiers. Nous étions aussi confrontés à un problème de manque d’assiettes de terrain. Résultat, le premier projet de l’AADL Bouira a été lancé à la fin 2015, alors que dans les autres wilayas, les projets ont été lancés à partir de 2012. Donc, actuellement, nous sommes obligés d’accélérer la cadence, aussi bien au niveau des chantiers qu’au niveau du traitement administratif des dossiers. D’ailleurs, nous venons tout juste de recevoir les ordres de versement de la deuxième tranche pour l’AADL-1, et les souscripteurs peuvent se présenter pour les récupérer. Je rassure également les souscripteurs de 2013 que la situation sera débloquée dans les meilleurs délais.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur les projets AADL, actuellement en cours de réalisation au niveau de la wilaya ?
À l’heure actuelle, nous avons un total de 1 200 unités en cours de réalisation. 800 au niveau de la nouvelle-ville de Bouira (lotissement Belmehdi) et on vient tout juste de lancer les travaux pour la réalisation de 400 autres unités au niveau du centre-ville de Sour El-Ghozlane. Nous avons aussi quatre nouveaux sites au niveau de la ville de Bouira. Deux assiettes au niveau de la zone des parcs qui abriteront 2016 unités (102+114), une autre assiette près du pôle universitaire, avec 300 unités en perspective et une dernière dans la localité d’Ouled Bouchia, où on attend le plan d’aménagement de la DUAC. Pour ces quatre assiettes, les études techniques, des sols et géologiques ont été déjà lancées, de même pour les avis d’appel d’offres pour les entreprises qui seront d’ailleurs sélectionnées au cours de cette semaine. Dans la commune de Kadiria, nous avons un programme de 350 logements, dont 100 ont été déjà lancés et les 250 unités restantes seront incessamment lancés car le choix de l’entreprise est en cours. Nous avons aussi deux petits terrains acquis dans la commune d’Aïn-Bessem où les études techniques et le plan d’aménagement détermineront le nombre exact d’appartements à réaliser. Nous avons aussi engagé récemment une entreprise pour la réalisation de 200 logements au niveau de la commune d’El-Hachimia. Comme nous avons lancé également un avis d’appel d’offres pour la réalisation de 40 unités au niveau de la commune de Haizer. Il faut également noter que les opérations de prospection, particulièrement au niveau des communes de l’Est de la wilaya, à l’image de M’Chedallah, Bechloul, Chorfa et El-Adjiba, sont toujours en cours. Nous espérons d’ailleurs pouvoir dénicher des assiettes pour concrétiser notre programme. Le programme accordé en 2013 à la wilaya de Bouira est de l’ordre de 2 900 unités et nous travaillons actuellement afin de réaliser l’ensemble de ces unités.
Quelles sont les principales contraintes que vous rencontrez ?
C’est sans doute le manque d’assiettes de terrain. Figurez-vous que nous étions obligés de délocaliser les projets de Bechloul et de Lakhdaria en raison de cette contrainte. Je dois avouer, cependant, qu’avec l’arrivée du nouveau wali, la situation s’est sensiblement améliorée, car il s’est engagé avec nous, notamment dans le travail de prospection et nous avons aussi réussi à débloquer un nombre important d’assiettes de terrain dans plusieurs communes. Je tiens aussi à rappeler que le programme AADL est un programme de wilaya et les projets peuvent être implantés sur les 45 communes. Nous avons aussi le problème de l’éparpillement. Nos projets sont, en effet, éparpillés en petit nombre, ce qui n’encourage pas les entreprises à postuler pour la réalisation ou bien à engager d’importants moyens pour les projets en cours.
Le ministère de l’Habitat a accordé récemment de nouveaux quotas AADL pour plusieurs wilayas. La wilaya de Bouira en a-t-elle bénéficié ?
Effectivement, un nouveau quota de 5 000 unités a été récemment notifié aux services de la wilaya. Avec la concrétisation de ce nouveau programme, je pourrais dire que la totalité de la demande de logements AADL sera satisfaite. Mais ça dépendra toujours de la disponibilité de terrains.
Le projet de réalisation de 130 logements de type LSP, dont l’AADL de Bouira est promotrice, accuse un énorme retard. Les bénéficiaires ont protesté à maintes reprises sur ce retard qui dure depuis 2003. Qu’en est-il au juste ?
Effectivement, ce projet accuse un flagrant retard, et ce, en raison des problèmes qu’on a rencontrés avec l’ancienne entreprise réalisatrice. D’ailleurs, nous étions obligés de résilier son contrat et d’engager une nouvelle entreprise. Ce sont là des démarches judiciaires et administratives qui ont pris du temps. Actuellement, les travaux ont été relancés, d’ailleurs notre commission technique a relevé des anomalies au niveau des structures de deux bâtiments et l’expertise a abouti à la démolition de certains ouvrages, surtout les onglets. Certainement, la cadence était lente car on devait démolir d’une manière judicieuse pour ne pas endommager les autres ouvrages, notamment les fondations et les poteaux. Le reste des travaux est parallèlement en cours, nous sommes actuellement à un taux de réalisation de 15% avec un délai de 22 mois. Espérons que l’entreprise réalisatrice va faire de son mieux.
Un dernier mot pour conclure…
Je tiens à rassurer les souscripteurs, particulièrement ceux de l’AADL-1, qu’actuellement les travaux de réalisation de 800 logements vont bon train et que les délais de 24 mois de réalisation seront respectés. Je rappelle aussi qu’ils peuvent d’ores et déjà retirer leurs ordres de versement de la deuxième tranche. Comme je rassure, par la même occasion nos souscripteurs de l’AADL-2, car nous aurons certainement un reliquat du programme AADL-1, et ce, en attendant la concrétisation du reste du programme.
Entretien réalisé par Oussama Khitouche

