La mercuriale n’en finit pas de jouer au yoyo. une évolution en dents de scie qui caractérise, notamment, le marché de la viande blanche.
Elle apparaît comme le symptôme d’une filière livrée aux pratiques spéculatives et péchant par un déficit de régulation. En effet, il y a quelques semaines seulement, le gallinacé volait très haut dans les airs et s’affichait à des niveaux frisant l’indécence. Le kilo frôlait la barre fatidique des 400 DA. De quoi donner la chaire de…poule ! «Comme tout un chacun, je suis agréablement surpris par ces pris modérés. C’est une opportunité inouïe pour renouer avec mes habitudes d’antan et reconstituer mes stocks de viande blanche», dira, la mine réjouie, un père de famille résidant au lotissement Akal Aberkane. Oscillant entre 270 et 290 DA le kilo chez la plupart des marchands de volaille de la ville d’El Kseur, la viande de poulet redevient ainsi accessible pour les petites bourses. Pour combien de temps encore ? «Il faut tirer profit au maximum de ces prix cassés en faisant le plein de provision vitaminique, car on ne sait pas ce que nous réserve demain», se félicite un citoyen de Berchiche qui ne manque pas de conjecturer sur une hausse imminente des prix. «Nous savons d’expérience qu’à une baisse significative des prix succède une remontée tout aussi importante», dispose-t-il. Une projection partagée par un marchand de produits avicoles établi au centre-ville. «Il y a une abondance de l’offre qui tire momentanément les prix vers le bas. C’est une baisse conjoncturelle qui ne va certainement pas s’éterniser», prédit-il. D’autres intervenants dans cette filière expliquent le tassement des prix par une inondation du marché, lié à un surcroît de production. «La saison hivernale est la période où le cheptel avicole enregistre les plus faibles taux de mortalité. Les aviculteurs de circonstance en profitent pour reprendre du service et placer leur produit sur le marché. Ces éleveurs occasionnels ne tarderont pas à s’éclipser pour verser dans d’autres activités», souligne un intermédiaire, en pressentant un rééquilibrage des cours dans les semaines à venir.
N. M.