«One, two, three, rendez-vous à Orly !»

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Disons-le sans détours : C’en est quasiment fini pour la sélection nationale dans cette CAN. Après sa défaite, avant-hier face à la Tunisie, il lui faudra un véritable renversement de situation dans ce groupe pour espérer aller au second tour.

En effet, combien même elle pourra s’assurer une victoire face au Sénégal, ce qui n’est pas du tout acquis, cela ne pourrait lui suffire si le Zimbabwe ne gagnait pas en même temps contre la Tunisie, ce qui est peu probable également. Voilà en tous les cas où en est la sélection algérienne, étincelante sur le papier, mais franchement quelconque sur le terrain. Et dire qu’elle était pressentie dans le gotha des favoris. Une exagération de certains, un vœu d’autres qui est en train de s’évaporer comme un pet… Et pourtant, elle a des moyens cette équipe : des noms, des stars, mondiales même, un centre de préparation spécial, une tenue Adidas des millions en euros en primes, un avion spécial pour se déplacer, un «paternel» chouchou comme pas possible, un entraîneur étranger… Mais bon, ça ne suffit apparemment pas. Même pas pour gagner le Zimbabwe ou encore la Tunisie que les Madjer, Menad et consorts allaient corriger à El Manzah même, à l’époque de Sonitex et Saâdane, par un quadruplé net ! Et pourtant, à voir l’évolution des choses, c’est maintenant que la sélection est plus nantie. En tout. Sauf peut-être d’une chose. Et elle est essentielle : le cœur ! A quelques rares exceptions, l’équipe dans son ensemble n’a montré aucun battement pour l’Algérie. Rien ! C’est ahurissant ! L’on est même tenté de donner raison au diabolique Le Pen qui se hasardait à traiter l’équipe de France de bat… tellement qu’il n’y avait en ce temps-là que des joueurs de couleur dans le onze tricolore. A vrai dire, toute proportion gardée, l’équipe d’Algérie d’aujourd’hui, et même de ces dernières années, n’est pas dans une configuration tout à fait différente. L’équipe est à refaire. Elle est sans âme. Que des noms ! Des stars dont on dira, au mieux, qu’elles jouent comme si elles n’avaient plus rien à prouver, au pire sans cœur, cédant à leur réalité bicéphale de grincheux garçons beurs pour qui l’Algérie n’est en fin de compte qu’une seconde nationalité, une résidence d’été, mais aussi une sélection pour améliorer leurs statistiques et pourquoi pas engranger quelques millions en plus, que ce soit en primes ou en juteux spots publicitaires, surtout qu’ils les touchent en euros… Ce “réquisitoire” peut peut-être paraitre méchant, surtout pour les nostalgiques d’Oum Dourmane, mais le SMS (One, Two, Three, rendez-vous à Orly) balancé par le très symbolique capitaine retraité, Bouguerra, rappelé en encadreur, à son compère Antar Yahia, le héros de cette historique expédition, juste après le nul arraché face au Zimbabwe, la semaine dernière, y trouve toute sa signification. En attendant un éventuel sursaut d’orgueil donc, même s’il risque de ne pas suffire lundi (dernier match face au Sénégal), pour au moins partir sur une bonne note, il est sans doute temps de tirer les leçons de cette déroute annoncée qui n’est en fait que l’échec d’une politique orientée depuis quelques années vers le busines au détriment des Couleurs et du cœur. Car quand on est chichement payé, on ne peut pas dire que je le fais par amour pour mon pays… Dans le tas, les épisodes Gourcuff, Rajevac et Leekens ne sont que détails !

Sandra Nizab

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