La campagne oléicole de cette année n’a pas tenu longtemps à travers toute la daïra de Tizi-Gheniff, où les récoltes ont été au dessous de la moyenne, voire faibles. «Même si certaines oliveraies ont eu un bon rendement, il n’en est pas de même dans d’autres. La majorité des oliviers n’ont donné aucun fruit alors que l’an passé, ils ont donné le maximum. Il y a lieu de noter que les incendies de l’été passé ont ravagé des centaines d’oliviers qui étaient déjà chargés de fruits», confie Aami Slimane, un retraité reconverti en agriculteur, tout en ajoutant que malgré sa récolte d’une dizaine de sacs seulement, il compte en tirer une assez bonne quantité d’huile. «Bientôt, ce sera mon tour que j’ai attendu depuis une quinzaine de jours. J’espère que j’aurai un bon rendement d’autant plus que mes voisins qui sont déjà passés ont eu vingt-trois litres par quintal d’olives, alors que les précédentes années, cela ne dépassait guère les vingt litres pour le même poids», ajoute notre interlocuteur alors que des ouvriers de l’huilerie commençaient déjà à déplacer ses sacs, à l’aide d’une brouette vers la balance automatique pour déterminer le prix de ce service qui est toujours au sein de cette huilerie de sept cents (700) dinars le quintal, comme lors de la dernière campagne de l’an passé. «Comme vous pouvez le constater, l’aire de stockage se désemplit de jour en jour et nous ne recevons plus, depuis déjà plusieurs jours, d’autres récoltes tant de l’intérieur des localités de la daïra de Tizi-Gheniff que de l’extérieur. C’est un signe indéniable de la fin de la campagne de l’olivaison. Pour notre huilerie, il nous reste une semaine tout au plus d’activité», déclare Djamel S., un jeune investisseur qui perpétue la tradition familiale. «Tout le monde ici, à Tizi-Gheniff, connaît notre famille qui a toujours possédé un moulin à huile. Je n’en suis que comblé malgré certaines difficultés en prenant la relève», ajoutera-t-il avec fierté. Lorsque le client arrive avec sa récolte, il dépose ses sacs sur l’aire de stockage avant de se faire enregistrer le nombre de sacs déposés et les bidons qui seront aussitôt marqués avec un numéro. Et le jour de sa programmation, le triturage se fera entièrement en sa présence. «La première opération consiste d’abord à mettre les fruits dans une soufflerie qui les débarrassera de toutes les feuilles, les branches, les petites pierres et les poussières avant qu’ils n’atteignent les bacs de lavage où ils seront bien nettoyés. S’ensuit la phase de broyage et de triturage jusqu’au moment où l’ouvrier qualifié jugera qu’il est temps de disposer la pâte ainsi obtenue sur des scourtins qui seront empilés ensuite sur des plateaux qui iront dans les presses», nous explique Saïd, un ouvrier spécialisé qui est à son poste depuis trois années, tout en continuant sa visite sur les bacs de décantation où l’huile sera séparée de l’eau avant qu’elle ne passe à travers des filtres pour sortir en un long filet d’or pour rejoindre les bidons préparés pour son stockage. «El hamdou lillah, je suis enfin délivré de mon stress et je peux dire maintenant que ma campagne de l’olivaison pour cette année est achevée et que malgré tout, ma famille et moi avons passé de bons moments sous nos oliviers surtout qu’il avait fait un temps radieux avant la venue de la neige», nous lance Aami Slimane en nous quittant.
Essaid Mouas.
