Le logement des retards et des largesses passées pour un droit

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S. Ait Hamouda

Le logement, un droit constitutionnel, un droit humain et un droit tout simplement inaliénable pour tout citoyen algérien. Mais ce droit peut être parasité par des entreprises de bâtiment qui se prétendent comme telles, sans avoir les moyens de leur politique. C’est le cas à Béjaïa, où elles promettent ce qu’elles ne peuvent assurer. Le retard dont elles sont à l’origine est évalué à près d’un logement sur deux. Pour parler clairement et chiffré, il est depuis 2005 de 58 172 logements réceptionnés sur les 108 765, tous types confondus, programmés, selon des statistiques fournies par le directeur de wilaya du logement. Il reste à assurer la réalisation de plus de la moitié, ce qui ne sera pas facile tant que la situation reste en l’état. Et que les promoteurs de logements traînent la patte et, pour une raison ou une autre, quittent les chantiers, l’état se débrouillera seul face à la colère des citoyens. Les autres unités sont soit en cours de réalisation (39 192 logt), soit à l’arrêt (478 logt), soit en voie de lancement (2769 logt) ou carrément non-lancées (8 154 logt). Le parc-logements de la wilaya a pourtant évolué de 185 266 unités en 2015 à 274 815 unités fin septembre 2016, a souligné le premier responsable de ce secteur à Béjaïa. Mais il n’en demeure pas moins que ces habitudes de laisser en l’état les choses et de se débiner au moment de vérité est devenu chez nous tellement récurrent, que nous ne savons plus à qui nous adresser pour être au moment de la distribution au rendez-vous. Il va sans dire que les promoteurs du secteur sont d’une dilettante proverbiale et ne peuvent ou ne veulent mener à terme leurs cahiers des charges, s’ils en ont un. Toujours dans le logement, et outre ces retards qui n’en finissent pas, il y a un couac d’un autre genre. Dans cet autre cas, il s’agit de logements finis et bien livrés clé en main. Mais qui se devait d’être restitués au bout d’une échéance donnée. Mais qui ne le seront finalement pas pour une raison ou une autre. Là il est cas de ceux qui prennent les logements d’astreinte comme un bien personnel. Au moment de quitter et libérer les lieux, ceux-ci refusent. Mais sacré Dieu, il y a des biens de la collectivité inaliénables et pourtant aliénés, incessibles et pourtant cédés. Il s’agit dans ce cas de figure des logements du secteur éducatif dont les possesseurs y attachent beaucoup d’intérêt mais sans aucune intervention de l’état, dans sa mansuétude.

S. A. H

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