Des entreprises au bord de l’asphyxie

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Les coupes opérées dans les programmes publics d’investissement, suite à la baisse de la dépense d’équipement, commencent déjà à se répercuter sur la santé des entreprises.

Particulièrement les entités de petite taille, réputées pour être plus vulnérables. Pour une économie, dont la croissance est essentiellement tirée par la commande publique, les restrictions budgétaires, imposées par l’impératif de rationalité, a entrainé une baisse drastique du plan de charge de ces entreprises. Ebranlées dans leur fondement, elles sont menacées dans leur survie. «Nous vivons une situation aussi inédite qu’inquiétante. Cela n’augure rien de bon, dès lors qu’il devient de plus en plus malaisé de décrocher un marché public, tellement la concurrence est rude et les offres sont rares», confie le gérant d’une Sarl de Sidi Aïch. Le patron d’une entreprise de bâtiment, basée à Akbou, atteste que son carnet de commande subit une inéluctable cure d’amaigrissement, avec comme conséquence immédiate, la mise à mal de ses équilibres financiers. «Les marges dégagées se font plus étriquées, subséquemment à la baisse du chiffre d’affaire. La crise s’annonce aigüe et le pire est incontestablement à venir», prophétise-t-il, sur un ton qui en dit long sur ses appréhensions. A la tête d’une entreprise de travaux publics, qui a pignon sur rue, un opérateur de la région de Seddouk avoue, pour sa part, avoir procédé à la mise au chômage technique d’une partie de son personnel, en attendant une hypothétique et improbable embellie. «La masse salariale pèse de tout son poids sur les finances de mon entreprise. Si les chantiers manquent, il faut nécessairement se séparer d’une partie des employés, afin d’échapper à la banqueroute», dira-t-il. Et d’alerter : «Si la conjoncture continue d’être aussi défavorable, nous serons contraints à de douloureux plans sociaux avec à la clef des licenciements secs». Tout aussi affecté par la dégradation du climat des affaires, dont il subit de plein fouet le contrecoup, un investisseur de Béni Maouche y va lui aussi de ses jérémiades : «Nous livrons une bataille pour la survie. Hélas, pas mal d’indicateurs laissent entrevoir des perspectives pessimistes pour notre entité économique». D’autres chefs d’entreprises font état de situations pendantes et de factures impayées depuis des mois, alors que «les projets correspondants sont achevés et livrés», se lamente-t-on. Ces retards, déplore-t-on, génèrent une situation d’inconfort et empêchent les entreprises concernées d’honorer leurs engagements vis-à-vis des fournisseurs, de payer les salaires ou de régler leurs charges fiscales et parafiscales. «C’est une paralysie totale ! On ne peut même pas participer à une soumission», confie, sur une pointe d’impuissance, un entrepreneur d’Ouzellaguen. La crise qui s’ouvre inaugure une nouvelle ère chargée d’angoisses et d’incertitude. Ses retombées sur l’activité économique et l’emploi promettent d’être désastreuses.

N Maouche

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