La tarification relative à la consommation de l’eau va être revue à la hausse, a annoncé, hier, le ministre des Ressources en eau et de l’environnement, M. Abdelkader Ouali.
La nouvelle tarification d’eau, a-t-il dit, tiendra compte du principe «qui consomme plus, paye plus». «La tarification doit être conforme au niveau de consommation», a indiqué le ministre qui s’exprimait hier sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. «Il n’est pas question que l’eau soit vendue au même prix à l’activité industrielle, à l’activité touristique, aux commerces qui consomment beaucoup d’eau comme les douches, les bains maures, les lavages-auto, les limonaderies, qui vont payer le prix de l’eau au même titre que le citoyen dans son domicile», a-t-il tenu à expliquer. Selon lui, l’application de cette nouvelle tarification a été étudiée en prenant soin d’épargner la couche sociale pour qu’elle ne soit pas touchée par cette rectification de la tarification. Abdelkader Ouali explique que l’application de cette nouvelle tarification a été étudiée également de manière à «préserver» les quelque 18 millions d’Algériens ne consommant «pas plus» de 25 mètres cubes par trimestre, laissant entendre qu’au-delà ceux-ci auront à s’acquitter d’un montant supplémentaire, compte tenu du principe, dit-il, du «qui consomme plus, paye plus». L’invité de la radio nationale justifie cette prochaine hausse par le coût d’exploitation de cette ressource, qui revient, dit-il, «à 70 dinars le litre pour être revendue à 6,30 dinars pour la même quantité», entrainant, note-t-il, un déficit de l’ordre de 10 milliards de dinars à l’Algérienne des eaux, l’organisme chargé de gérer cette ressource. Le ministre qui n’a pas donné d’échéance pour l’entrée en vigueur du nouveau système de tarification, a indiqué que cette augmentation sera appliquée en fonction de la consommation. Par ailleurs, le premier responsable du secteur a fait savoir que 5 nouveaux barrages vont être opérationnels en 2017, alors que quatre autres vont être livrés en 2019, qui viendront s’ajouter aux 31 construits dans le cadre du programme quinquennal, inauguré en 1999 et aux 44 existants par le passé, soit un total de 75 ouvrages hydrauliques. Il a indiqué dans ce cadre : «Nous avons 80 sites potentiels qui peuvent recevoir dans notre pays des barrages sur lesquels beaucoup d’études ont commencé». Il a annoncé également qu’un prochain plan quinquennal prévoit de lancer la construction de 45 nouvelles infrastructures de même nature, pour optimiser les ressources hydriques du pays et sécuriser, ainsi, les besoins en eau des populations et de l’économie. Évaluant la consommation d’eau en Algérie à environ 3,6 milliards de m3, il révèle que près de 1,6 million de m3/jour étaient l’objet de «gaspillage», en raison, explique-t-il, d’un réseau d’acheminement défectueux, sur lequel les travaux effectués, ajoutés à la lutte menée contre les branchements illicites, ont permis de remobiliser «entre 600 000 à 1,2 million de m3/jour».
L.O.Challal

