Malgré les conditions atmosphériques exécrables (pluie et vent glacial), qui ont marqué la journée d’hier à Béjaïa, des dizaines de travailleurs de la santé ont répondu favorablement à l’appel de leur fédération, affiliée au SNAPAP.
Ils ont observé un sit-in de protestation, dans la matinée, devant le siège de la wilaya. Venus des différentes communes de la wilaya, des paramédicaux et des agents de services, tous corps confondus, des hommes et des femmes, parapluie en main, se sont agglutinés devant le portail d’entrée dudit siège pour dénoncer auprès des autorités, notamment le wali, leur indignation quant au «marasme qui règne dans le secteur de la santé». Sur les larges banderoles accrochées au fronton de la wilaya, l’on pouvait lire, entre autres, «Un homme qui paralyse un hôpital, un ministère dépassé, wali agissez !», «Arrêtons immédiatement le scandale de l’EPS d’Il-Maten». Interrogés sur les raisons de leur action, les manifestants répondront qu’il est inconcevable qu’une wilaya de la taille de Béjaïa reste sans DSP depuis maintenant presque une année. La nomination d’un DSP, qui puisse prendre des décisions dans le secteur de la santé, est une revendication légitime de l’ensemble des travailleurs, disent-ils. Or, continuent nos interlocuteurs, le ministère, et à ce jour, est resté insensible à cette revendication. La deuxième revendication des travailleurs de la santé est sans doute la goutte qui a fait déborder le vase, c’est-à-dire qui est à l’origine du rassemblement d’hier devant la wilaya, malgré la pluie et le vent. Il s’agit de la demande du départ de l’«ex-nouveau» directeur de l’EPS d’Il-Maten. Celui-ci, à la gestion chaotique et scandaleuse, soulignent les protestataires qui ont rédigé une longue chronologie sur son parcours qu’ils qualifient de «scandaleux» et d’«hors normes», a été démis de ses fonctions par mesures disciplinaires en mars 2014. Cependant, et contre toute attente, il a été réaffecté en octobre 2016 dans le même établissement hospitalier, provoquant, ainsi, l’ire des travailleurs qui, réclamant son départ, sont en grève illimitée depuis le 18 janvier 2017.
B Mouhoub

