S. Ait Hamouda
La situation des mères célibataires est le moins qu’on puisse dire tragique. Le drame est là : des enfants naissent sans la reconnaissance de leur géniteur, des mères se trouvent dans une société telle que la nôtre, dans une situation de précarité morale, physique et psychologique désastreuse, voire… Répondant à une question d’un membre de l’Assemblée populaire nationale sur le phénomène de « la hausse du nombre d’enfants nés hors mariage ces dernières années », Mme Meslem a précisé que le phénomène des mères célibataires était « la responsabilité de tous, élites, familles et société civile ». Notre pays se doit de trouver des solutions efficaces et tangibles à cette question lancinante et cruciale et non pas des réponses intolérables à des items aussi importants que ce phénomène suscite. Les centres d’accueil à travers 41 wilayas recevaient près de 1 237 enfants jusqu’à novembre 2016. Ces centres leur apportent une aide psychologique, sociale et éducative dans le cadre de la politique de l’action sociale et de la solidarité nationale comme le prévoit la Constitution, soutient la ministre. Mais qu’à cela ne tienne, l’avenir d’un enfant ne se compte pas en deniers, en efforts fournis pour son éducation, son apprentissage, sa formation citoyenne et tutti quanti mais en investissements dans l’humain de demain, pour qu’il ne devienne pas un jouet entre les mains du premier venu. »363 mères biologiques ont décidé de ne pas abandonner leurs enfants en 2016″, affirme la ministre, indiquant que son secteur « suit le dossier de près pour assurer aide et assistance sociale à ces mères célibataires et tenter de les réintégrer dans la société » Mais est-ce le problème du leader du secteur de la solidarité nationale seulement ? Ne s’agit-il pas de sérieux fléaux qui n’interpellent pas seulement la tutelle mais toute la société ? Certainement, puisque c’est d’une adversité qu’il s’agit, d’une erreur partagée par tous, même si l’on ne se sent pas coupable, même si on n’est pas le paternel de l’enfant, de cet innocent qui n’a rien demandé, ni à venir au monde, ni à exister. Nous sommes tous responsables parce que nous avons construit une société ainsi faite. Une société sans scrupule, ni compréhension. Une société pour laquelle il est plus facile de condamner que d’être magnanime et juste. L’enfant naturel est là et il nous regarde avec les yeux de la victime expiatoire, il écoute notre mépris par sa naissance mal admise que nous lui reprochons, et nous le condamnons sans procès, sans qu’il sache d’où il vient, sans savoir qui a tord et qui a raison. L’essentiel c’est que la morale soit sauve…
S. A. H.