Tiraillements au FFS à Bouira

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Décidément, rien ne va plus au FFS à Bouira. Un constat qui a été confirmé hier à l’issue de la réunion du conseil fédéral consacrée à l’installation d’une commission de préparation du congrès fédéral (CPCF), en présence des membres du conseil fédéral de Bouira, des élus locaux et des présidents de sections.

Trois cadres du parti ont été délégués par la direction du parti pour superviser l’opération. Il s’agit de Lemdani Ali, secrétaire national chargé des finances, Derguini Ali chargé de l’organique et de Mahiout Noura député d’Alger. Au cours de cette réunion, les militants de Bouira et après le renouvèlement de la majorité des sections, devaient élire 10 membres de la commission de préparation du congrès fédéral.

Cependant, cette réunion tant attendue par les militants n’a finalement pas eu lieu, et ce, en raison d’un conflit interne entre les militants de Bouira et les trois cadres délégués par la direction nationale, suite à une décision de suspension prononcée à l’encontre d’un militant de la section de Bouira. En effet, une décision écrite a été adressée à ce militant (Aziz A. Z.).

Elle est signée par le premier secrétaire du parti pour «agression physique et morale et atteinte aux statuts du parti». Une décision rejetée par l’écrasante majorité des militants présents à cette séance. Ces derniers se sont longuement expliqués avec les cadres du parti, en affirmant que cette décision serait «anti-statutaire» et que le militant en question ne peut être suspendu ou présenté devant la commission de résolution des conflits que par «les structures de base du FFS et les militants de sa propre section».

Des militants ont exprimé leur «étonnement» face à cette décision, surtout «qu’aucun rapport n’a été dressé contre ce militant par les instances de la fédération de Bouira». Plus loin encore, d’autres militants «chauffés à blanc» ont ouvertement dénoncé «une dérive grave de la direction du parti qui n’a pas respecté les militants et les structures de base».

Devant un brouhaha généralisé, une situation de confusion totale s’est installée à l’intérieur du siège du plus vieux parti d’opposition. Les tentatives des anciens militants de 1963 d’apaiser les tensions et de trouver un terrain d’entente entre les deux parties sont restées vaines, surtout que les trois émissaires du parti sont restés intransigeants en affirmant que cette décision «s’inscrit dans le cadre d’une procédure réglementaire et selon les textes du règlement intérieur». Ces derniers ont aussi fait savoir qu’«il s’agit d’une mesure conservatoire, avant d’introduire ce militant devant la commission de résolution des conflits où il aura le droit de se défendre».

Selon-eux, «le militant en question aurait commis des fautes graves. Il a insulté et agressé lors d’une séance de travail des militants du parti». Vers 14h, les trois cadres du parti se sont retirés de la séance et ont improvisé une réunion avec les membres de la commission fédérale, et ce, afin de prendre une décision quant à cette réunion, au moment où les militants occupaient toujours le siège fédéral.

Les militants sont restés sur leur position en exprimant leur opposition à la tenue du conseil fédéral et ont réclamé l’annulation de la décision de suspension d’un militant qu’ils jugent «sincère» et «engagé».

Un prolongement de tiraillements partis d’en haut ?

à vrai dire ce n’est là que la face visible d’un profond conflit entre divers clans du parti dans la wilaya de Bouira. Des indiscrétions font part en effet de l’existence d’au moins trois tendances et chacune essaye de se mettre bien en place avec comme enjeu principal les élections à venir, à commencer pas ces législatives qui pointe déjà.

Dans le détails, il semblerait qu’il y a d’abord la fraction de l’ancienne fédération dans laquelle, le militant objet de la sanction est présenté comme un des meneurs. Comme il y a la tendance de l’ex maire de Lakhdaria, dit-on soutenu par un membre influent de la direction, et une troisième tendance menée par Djamel Balloul, «également avec ses appuis en haut» qui tente de s’affirmer également.

À l’heure où nous mettions sous-presse (hier en fin d’après midi), le conseil fédéral n’avait toujours pas eu lieu. Les militants avec lesquels nous nous sommes entretenus hier semblaient être déterminés à «annuler la décision du premier secrétaire national et à empêcher la tenue du congrès fédéral».

À quatre mois seulement des élections législatives, le FFS de Bouira semble mal parti, surtout que l’installation d’une fédération est indispensable pour la validation de la liste des candidatures. La participation du parti semble compromise à moins que la liste des candidats aux législatives dans la wilaya ne soit validée par le secrétariat national du FFS. Affaire à suivre…

Oussama Khitouche

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