Le niet des adhérents du CAME

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Suite à la proposition du ministre des Finances concernant le rééchelonnement de la dette des promoteurs ANSEJ, CNAC et ANGEM, une rencontre des adhérents du CAME (Collectif d’appui à la micro-entreprise) de la wilaya de Tizi-Ouzou a été organisée, hier, au niveau de la Maison de la culture Mouloud Mammeri.

Tout en se félicitant des acquis arrachés par rapport à la CASNOS, après plusieurs actions organisées l’année dernière (sit-in, marches-escargots…), les membres de cette association avertissent leurs adhérents quant aux «retombées désastreuses» du rééchelonnement de leurs dettes. «Une démarche infondée, dégénérative et génératrice d’intérêts qui risque de pourrir d’avantage la situation socioprofessionnelle des centaines de milliers de jeunes», lit-on dans le communiqué du CAME. Intervenant en premier dans cette rencontre, Yacine Guellal, secrétaire du CAME, considère que le problème des promoteurs de ce dispositif est politique et que le salut de la situation ne peut être que politique. «Dans tous les cas de figure, le Collectif d’appui à la micro-entreprise refuse d’assumer une politique économique qui a échoué. Le rééchelonnement des dettes n’est pas une solution pour nous», argumentera le S/G du CAME, qui voit en cette procédure une manière de délégation de prérogatives aux banques pour pouvoir attaquer, elles-mêmes, en justice les promoteurs qui auront des difficultés à honorer leurs remboursements. D’après le conférencier, un projet de solution a été ficelé et proposé aux autorités en 2013. Ce document, qui se veut comme une solution à cette crise qui pénalise les promoteurs, comporte deux grands chapitres, à savoir le volet crédit et le volet accompagnement. Le Collectif d’appui à la micro-entreprise propose la levée et l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires, l’attribution d’une période de différé pour tous les promoteurs, la prolongation des délais de remboursement (crédit à long terme, 25 ans) avec suppression des intérêts et pénalités à travers le rachat des dettes bancaires par le trésor public aux profits des dispositifs ANSEJ, CNAC et ANGEM, l’instauration d’un environnement de travail favorable (accès aux marchés publics et régulation de la sous-traitance…), un régime fiscal propre à la micro-entreprise, et l’accès au foncier. Si ces revendications ne seront pas satisfaites, les membres du Collectif menacent de radicaliser leur action. «Si ça continue de cette façon, on ira direct vers la demande de l’effacement de la dette de notre part, voire son imposition», dira le président du collectif.

Hocine Moula

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