Tel le phénix qui renaît de ses cendres, le football a repris ses droits à Ouzellaguen, au grand bonheur d’une masse juvénile livrée à tous les périls. Une résurrection qui intervient huit ans après que la région eut amèrement scellé la rupture avec ce sport roi et dont elle n’a jamais vraiment réussi à faire le deuil.Mais comme l’amertume est mauvaise conseillère, l’on préfère à Ouzellaguen se tourner résolument vers le futur pour faire du foot un pôle d’animation et d’attraction pour la région. “Notre objectif premier est la récupération de notre jeunesse et l’extraire du cercle de la délinquance”, nous dira sans fausse modestie Mouloud Medjkoune, qui tient le gouvernail de cette équipe du WRB Ouzellaguen dont la saga a démarré à l’issue d’une AG tenue au cours de l’été 2005. Une AG à laquelle avaient pris part des anciens joueurs du club, des fondateurs et de jeunes férus de la balle ronde à qui revient la lumineuse idée de relancer l’activité, brisant par là, le carcan de la frilosité ambiante.Comble de félicité : cette remise dans le bain de la compétition n’a pas fait que sonner le tocsin de huit longues années d’hibernation, ce qui n’est, au demeurant, déjà pas si mal. Mieux, sur les guillerets chemins du championnat de pré-honneur, les jeunes du WRBO, avec plein de punch et de la fougue à revendre, se sont même offert le luxe de rivaliser avec les meilleurs équipes du championnat et de coller au peloton de tête.Le (re) mise sur les rails du WRBO n’a pas été, on s’en doute, une sinécure, eu égard aux conditions générales qui jurent avec l’impératif de bâtir un club digne de ce nom, d’autant plus que tout est à refaire : l’alimentation en eau, électricité, éclairage, terrain… L’incompatibilité entre les maigres moyens pécuniers et l’ambition d’inscrire la pratique sportive dans la pérennité peut sembler rédhibitoire. Le concours de l’APC d’Ouzellaguen à hauteur de 15 millions de centimes et la contribution de particuliers a juste suffi au WRBO d’honorer les frais d’engagement et de parer au plus pressé. “Le wali nous a promis un fonds spécial ainsi que la construction d’un gradin de 500 places”, nous affirmera M. Medjkoune qui n’a eu de cesse de faire antichambre auprès de nombreux investisseurs pour les convaincre de prendre en charge le transfert et la restauration des joueurs.Le retour d’écoute a emprunté la voie des promesses dont les dirigeants du WRBO espèrent la concrétisation proche. Il convient de relever que la SARL Ifri s’est déjà largement impliquée en dotant le WRBO d’équipements, en restaurant les vestiaires et en s’engageant à refaire l’éclairage du stade communal dans une relation qui tient plus du philanthropique que d’autre chose. Qui a dit que nos investisseurs sont cupides et intéressés?
Nacer Maouche