Nabila Djahnine, la militante des causes justes

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S. Ait Hamouda

Elle était charmante et de son charme elle irradiait l’université de Tizi Ouzou et de son militantisme, tout le panel militant et aussi les femmes. Elle c’est Nabila Djahnine qui n’avait peur de rien, ni des terroristes, ni des intégristes, ni de personne. Elle portait Thighri n’tmetuth, l’écho de la femme, en viatique, en crédo de son combat. Bien qu’inscrite au Groupe communiste révolutionnaire (GCR) puis au Parti socialiste des travailleurs (PST), elle rayonnait bien au-delà de ce que représentaient les groupes d’opposition de gauche. Elle hantait la rédaction de l’hebdomadaire «Le Pays-Tamurt» comme une bouffée d’oxygène, comme un zéphir, comme une source d’inspiration, comme une perdrix qui en voulait à elle seule sortir l’Algérie de ces problème d’alors. Ses combats étaient contre les survivances du patriarcat et des conservatismes en tous genres. Combat pour la libération sociale, sans cesse renouvelé. Elle était architecte et présidente de l’association citée plus haut. Elle a été assassinée le 15 février 1995 pas loin de l’université où elle enseignait. Une voiture s’arrête, deux hommes en descendent, Nabila avait compris le manège des chasseurs de lumière dont elle était la cible, elle prit ses jambes à son cou, on lui court après, on l’a rattrape, elle résiste, deux balles à bout portant l’atteignent à la tête, elle tombe et expire son dernier souffle par terre. Elle était pleine de vie et un de ses sourires suffisait pour apaiser les peines. Elle a choisi de rester au pays au milieu de ses semblables qui avaient besoin tant de gens pleins de cœur et convaincus comme elle. Nabila a été assassinée parce qu’elle a fait de sa vie un défi : Un défi lancé à un régime lequel pendant des décennies a confisqué les libertés collectives et individuelles. Un défi aux obscurantistes qui veulent imposer leur dictat par la terreur et la désolation. Elle était jeune, comme une fleur, elle n’avait que 30 ans au moment où on a choisi d’abréger sa vie mais on s’était trompé de cible parce qu’en touchant Nabila, ils lui rendirent vie pour l’éternité, pour le siècle des siècles, à jamais.

S. A. H.

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