C'est l'un des plus anciens collèges non seulement de l'ex-commune mixte de Draâ El-Mizan mais aussi de toute la wilaya, quand on sait qu'il recevait à la fin des années 60 et le début des années 70 des élèves de Maâtkas, de Béni Douala, de Makouda et d'ailleurs en régime d’internat.
Certes, des dizaines de cadres sont passés par là mais, aujourd’hui, il est mis aux oubliettes. En effet, ce sont les dortoirs qui servaient d’internat durant des années qui ont été transformés en salles de cours. Quant au bloc datant de l’époque coloniale pouvant encore tenir des années, il est fermé et il se dégrade de jour en jour laissant des remords chez les anciens élèves de ce collège. « J’ai étudié dans ces classes. Puis, j’y ai enseigné durant plusieurs années. Vraiment, cela me fait mal au cœur quand je passe devant ce bloc. Il a perdu tout son charme d’antan », nous confie ce professeur de langue arabe en retraite. Comme notre interlocuteur, ils sont nombreux à livrer leurs souvenirs. « Je me souviens de nos années d’internat dans le dortoir B. Nous étions surpris par la literie, les repas servis au réfectoire et aussi les heures d’études. Il y avait beaucoup d’ambiance. Vraiment, c’était la belle époque au moment où chez nous, nous n’avions ni électricité ni télévision et même pas une table; Je saisis cette occasion pour appeler les anciens du CEM Krim Rabah à se rencontrer pour prendre une initiative et créer une association « , se souvient et propose ce professeur exerçant dans l’une des écoles les plus prestigieuses du pays. Cela étant, il est temps tout de même de reconstruire un établissement en lieu et place de celui-ci car le terrain est spacieux et de démolir notamment les quelques traces des salles de cours en amiante offrant un décor hideux aux personnes se rendant au siège APC qui trône tout près de la caserne militaire datant, elle-aussi, de l’ère coloniale, désaffectée durant de nombreuses années avant de reprendre de service avec l’avènement du terrorisme. Une source proche de l’établissement nous a informés qu’un dossier complet avait été déposé au ministère de l’éducation nationale et au niveau de la tutelle à Tizi-Ouzou accompagné de photos et d’argumentaires pour son remplacement par un nouveau CEM, en vain. Pourtant, ajoute notre interlocuteur, il urge dans cet endroit d’autant plus que des immeubles nouveaux sont réalisés ici et là aux alentours de cet établissement. D’autre part, il faut souligner que l’exode rural vers la ville a nettement augmenté la population citadine au point où les autres collèges, à savoir le CEM Base 7, le CEM frères Harchaoui et le CEM Nouveau du quartier l’Abattoir sont souvent surchargés. « C’est une urgence. Même si pour l’histoire, on doit garder au moins l’ancien bloc après son replâtrage, un nouvel établissement est indispensable », estime notre source.
Amar Ouramdane

