Marche nationale des communaux, hier

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Le Syndicat national autonome des personnels de l’administration (SNAPAP), affilié à la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA), a organisé, hier à Tazmalt, une marche nationale. La manifestation a été initiée, entre autres, en soutien à Hassina Bensaïd, relevée de son poste de présidente de la section communale de Tazmalt. Cette dernière a été licenciée par le P/APC de Tazmalt suite à ses activités syndicales, et pour avoir réitéré, dans la foulée, les revendications socioprofessionnelles des travailleurs, contenues dans une plateforme consignée en 17 points. Prévue initialement à 10h30, la marche a été entamée finalement vers 11h30. Cette dernière s’est ébranlée du siège de la daïra de Tazmalt pour aboutir vers le siège de l’APC, en présence de membres du bureau national du SNAPAP, de plusieurs sections syndicales communales affiliées au SNAPAP, à l’instar de celles de Tazmalt, Amizour, Melbou, Akfadou, Tifra, Souk El Tenine, en sus des sections venues de la wilaya de Tizi-Ouzou, auxquelles se sont joints des élus de l’APW, des élus de l’opposition de l’APC de Tazmalt et des militants de la section communale du FFS, ainsi que des centaines de citoyens. Ainsi, la foule compacte a vu la participation de centaines de marcheurs, entre syndicalistes, travailleurs, élus et citoyens anonymes, venus battre le pavé pour les droits syndicaux. Déployant des banderoles, sur lesquelles on pouvait lire «Non à la Hogra», «L’APC du peuple au peuple, non pas une propriété privée!», «La liberté syndicale est garantie par la constitution», ou encore «Non à l’austérité», les marcheurs scandaient des mots d’ordre tout en manifestant leur soutien à Hassina Bensaïd qui a pris part à la marche dans le premier carré. Arrivés au niveau de la mairie, les manifestants ont observé un sit-in, où ils scandaient à tue-tête des slogans chers aux travailleurs. Et dans une ambiance surchauffée, des voix se sont élevées pour appeler à la fermeture de la mairie. Néanmoins, les syndicalistes ont fini par convaincre les contestataires que cette action n’était pas envisageable. « Nous ne sommes pas des partisans de l’anarchie », s’écrie Kamel Bahat, président de la fédération nationale des travailleurs communaux, affiliée au SNAPAP. Dans la foulée, une déclaration a été lue aux présents, dans laquelle l’orateur a fustigé « la restriction » des libertés syndicales et les licenciements « abusifs », dont sont victimes plusieurs syndicalistes. Les rédacteurs de la déclaration ont exigé « la réintégration de tous les syndicalistes dans leurs postes de travail et sans conditions ». Prenant la parole, Kamel Bahat s’est montré très déçu par la « sourde » oreille que font certains responsables locaux. « Le chef de daïra de Tazmalt a refusé de nous recevoir. Quant au P/APC, il est, comme par hasard, absent aujourd’hui (hier, ndlr)», tonnait M. Bahat. Et de poursuivre : «Nous sommes un mouvement pacifique, nous sommes contre l’anarchie. Nous ne demandons que nos droits et le libre exercice du syndicalisme (…) C’est aujourd’hui (hier, ndlr) que des syndicalistes, poursuivis en justice, vont comparaître devant les juges. Non à la Hogra».

Syphax Y.

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