Cherche désespérément un sachet de lait…

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Le manque de lait en sachet continue de préoccuper la population d’Aïn El Hammam. Chaque matin, les commerçants sont assaillis par les citoyens qui leur demandent si le fameux produit sera livré ou pas.

De leur côté, les commerçants usent des mêmes réponses : «peut-être», «pas sûr», ou encore «cela ne dépend pas de nous». Disparu des étals depuis plus de deux mois, le lait simple en sachet est devenu une denrée rare que seuls les «pistonnés» arrivent à s’en procurer. La rareté du produit conduit à des situations cocasses et à des comportements bizarres. En effet, les livraisons se font souvent de nuit ou de manière discrète. Ce qui donne aux commerçants le temps de mettre à l’abri les quelques caisses qu’ils reçoivent sans créer d’attroupements gênants. Il faut dire que depuis que le centre commercial du centre-ville a décidé de ne vendre que le lait entier, la crise s’est accentuée. Auparavant, ce seul établissement arrivait à satisfaire la demande en lait «pâturage» au prix de 25 dinars le sachet. Celui-ci est désormais appelé «le lait des pauvres», en comparaison avec le sachet à 50 dinars, peu accessible aux petites bourses. Ces derniers revoient, ainsi, leur consommation à la baisse pour se rabattre, malgré eux, sur un lait entier plus cher. «Pour le prix de deux sachets, j’en avais quatre auparavant, ce qui était suffisant pour la consommation quotidienne de ma famille. Maintenant, il devient plus difficile de dépenser deux cents dinars en lait seulement», a confié un journalier qui ne savait pas s’il devait aller au travail ou attendre toute la journée un hypothétique arrivage. Les plus nantis règlent la question avec les paquets de lait en poudre qui demeurent très chers. La vente sous le comptoir et autres sont plus que jamais d’actualité. La crise a trop duré cette fois-ci au point où le commun des citoyens accuse les producteurs d’avoir trouvé un subterfuge pour augmenter leurs prix, en vendant le lait plus cher sous forme de «lait entier». En effet, selon des personnes ayant travaillé dans des laiteries, les deux produits mis sur le marché sont fabriqués avec la même poudre. Le «lait de vache» serait légèrement plus concentré en certains additifs. Ce dont les consommateurs pourraient se passer aisément.

A. O. T.

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