Réunis avant-hier à Arous dans la commune d’Ath Oumalou (Tizi-Ouzou), haut lieu du mouvement national et de l’affirmation identitaire amazighe, à l’initiative des animateurs du manifeste Kabyle, les militants autonomistes kabyles venus de toutes les localités de la Kabylie et de l’immigration ont adopté, après débat et concertation, une résolution politique donnant naissance à un mouvement politique dénommé «Rassemblement Pour la Kabylie (RPK)», apprend-on de l’un des animateurs de ce mouvement. «Le manifeste pour la reconnaissance constitutionnelle d’un statut politique particulier de la Kabylie du 07/12/2014 et l’appel à la convention politique du 30/12/2016 constituent les textes fondateurs du RPK, où sont réaffirmées la nécessité de la redéfinition de la nation algérienne dans une vision multi-culturaliste et la refondation de l’État algérien qui doit en être l’émanation», explique notre interlocuteur, soulignant que «le RPK se veut un lieu de rassemblement pour tous les Kabyles qui partagent le projet d’une large autonomie politique de la Kabylie dans une Algérie plurielle et démocratique». Le mouvement, poursuit notre source, «a pour objectif politique la reconnaissance, par l’État algérien, d’un statut particulier de la Kabylie qui lui permettra de se doter d’institutions propres, dont un Parlement et un Gouvernement régional». Pour ce faire, indique notre interlocuteur, «le RPK usera de tous les instruments juridiques internationaux, ratifiés par l’État algérien, pour faire valoir son droit à une existence légale». Pour les initiateurs de ce mouvement, il est désormais impératif de «sauvegarder l’identité kabyle et la promotion et le développement de la langue et de la culture kabyles, à travers des politiques qui relèveront de la compétence exclusive des institutions de la Kabylie». Dans sa résolution, dont une copie nous a été transmise, il est indiqué que «le RPK se veut un mouvement démocratique qui récuse l’usage de la violence sous toutes ses formes et inscrit ses actions dans le prolongement de toutes les luttes identitaires et démocratiques engagées avant et après le printemps berbère de 1980. Il accompagnera et appuiera toutes les initiatives qui visent à sauvegarder les valeurs kabyles, à protéger l’environnement et à inscrire la Kabylie dans le développement durable. Comme il s’inscrit dans le combat amazigh et participera de manière active au rassemblement de tous les militants du combat amazigh en Algérie et dans toute l’Afrique du Nord». En somme, est-il souligné dans la même résolution, «le RPK, s’il fait de la Kabylie sa priorité, prêtera main forte à toutes les actions qui seront engagées pour la démocratie, la modernité et les droits de l’homme en Algérie». Au terme de leur conclave, les animateurs du Rassemblement pour la Kabylie ont mis sur pied, apprend-on, une direction politique chargée de préparer les assises du Rassemblement, et désigné Hamou Boumedine en tant que coordinateur».
Dalil S.